Jeudi soir j'ai vu Le trouvère de Giuseppe Verdi à l'Opéra Bastille,
grâce à un billet acheté d'occasion sur un site agréé pour la revente de billets de spectacles.
Les chanteurs avaient de très belles voix, et la musique était ...très verdienne. L'orchestre,
dirigé par Danielle Callegari, était splendide. Cependant l'intrigue n'était pas des plus limpides,
et la mise en scène très sombre n'a pas éclairci ma compréhension (je n'avais pas fait de travail
préparatoire cette fois-ci, ayant un programme unviversitaire chargé). Aïe! Je mets ci-dessous
la bande-annonce officielle pour que vous puissiez voir la mise en scène et le décor.
Le choeur choisi pour la bande-annonce est le plus populaire, mais n'est pas représentatif de l'ensemble
de l'oeuvre qui est plus noire. Voici aussi le lien vers la galerie de photos du spectacle.
Après l'entracte, on nous a annoncé que quelqu'un était souffrant, mais assurerait la deuxième partie quand même.
J'aurais pu en dire autant. Je suis sortie de la salle avant la fin de la deuxième partie, suite à un problème
respiratoire persistant. Comme je m'améliorais à l'extérieur, j'ai regardé le dernier quart d'heure de l'opéra sur le
grand écran de télévision du deuxième étage, et ne suis rentrée dans la salle que pour les saluts à la fin.
Voici l'intrigue, elle a été écrite par un auteur espagnol, Antonio Guttierez. Il s'agit d'un drame situé en
Espagne au XVè siècle, dans l'entourage de la famille royale d'Aragon. Le comte de Luna avait fait brûler
sur le bûcher une gitane sous l'accusation de sorcellerie. La gitane avait une fille, Azucena, qui à l'âge
adulte, enleva le fils du comte, qu'elle élèvera comme le sien en lui cachant ses origines, et l'appella
Manrico. Le trouvère, c'est lui. Le comte père avait un second fils, dénommé comte de Luna dans l'opéra.
Il entra en conflit avec Manrico pour une suivante de la reine d'Aragon, Leonora, dont tous deux sont
amoureux.Mais Leonora n'aime que Manrico, que le jeune comte parvient à faire enfermer. Leonora promet
au comte de l'épouser s'il libère Manrico, et pour échapper à ce mariage, s'empoisonne. De dépit, le comte
donne l'ordre d'exécuter Manrico sous les yeux de sa mère Azucena, qui a été arrêtée elle aussi, et qui
lui révèle qu'elle avait enlevé l'enfant autrefois et qu'il vient de tuer son frère... Azucena meurt aussi.
Verdi, qui avait perdu ses proches jeune, avait une relation récurrente à la mort dans ses opéras.
La mise en scène plaçait les personnages dans un environnement désolé moderne, évoquant à la fois
les deux guerres mondiales (treillis kaki, casques de type allemand, masques à gaz), un cimetière militaire,
des tranchées, des squelettes, le parallélépipède multiplié de 2001, Odyssée de l'espace, ou même
un jeu vidéo. Les personnages étaient habillés de teintes tertiaires, aucune couleur franche, à
l'exception de nonnes vêtues de blanc (des infirmières?), le blanc étant la somme de toutes les couleurs
pour les radiations lumineuses, et l'absence de tout pigment coloré pour le tissu. J'aurais préféré un décor
coloré qui aurait mis en valeur les protagonistes, et aurait permis de les identifier clairement. Et puis,
l'intrigue parle de conflits individuels, et non collectifs, que venaient faire toutes ces tombes ici?
La photo ci-dessus a été prise aux saluts, après le spectacle, à hauteur du parterre, on voit que les
costumes sont de teintes mélangées, et le décor minimaliste, l'ensemble étant, de mon point de vue,
plutôt lugubre. Mais j'ai parlé à des spectateurs à qui ce dépouillement convenait très bien!
Comme je l'ai écrit plus haut, la mise en scène n'enlevait rien à la qualité vocale des interprètes,
qui était superbe. Mais j'ai la faiblesse d'aimer les beaux décors...
Sylvie, blogmestre
En rentrant, dans ma rue, le premier forsythia, prélude au printemps, dressait ses fleurs jaunes dans la nuit.