J'ai entendu hier soir un très beau concert de l'Orchestre de Paris dans la grande salle de la Philharmonie,
sous la direction de Paavo Järvi. Il y avait au programme le concerto n°3 pour piano et orchestre de
Beethoven, le concerto pour flûte et orchestre de Nielsen, et la troisième symphonie de Sibelius.
La salle était très pleine, comme c'est le cas actuellement pour tous les concerts de la Philharmonie
(ceux auxquels je peux assister, et ceux qui sont déjà complets!) On ne peut que s'en féliciter, cela atteste que
cette belle salle et les formations musicales qui s'y produisent ont trouvé leur public.
Je retrouvai, pour ma part, avec grand plaisir l'Orchestre de Paris et Paavo Järvi. Le concert débuta par
le troisième concerto pour piano et orchestre de Ludwig van Beethoven, l'avant-dernier qu'il put créer
lui-même, du fait de la progression de sa surdité. Le livret évoque le cauchemar du tourneur de pages,
lors de la création de ce concerto à Vienne en 1803 par le virtuose Beethoven, car les pages étaient pour
la plupart vides, avec "quelques hiéroglyphes" qui devaient servir d'aide-mémoire... Le compositeur, n'ayant
pas eu le temps de retranscrire l'intégralité de l'oeuvre sur papier, improvisait à partir de ces notations!
Ce concerto est une oeuvre pivot entre les deux premiers et les deux derniers qu'il écrira pour cet
instrument, dégagé des influences mozartiennes, et sur le point d'être pleinement maître de son art.
J'aime beaucoup ce concerto, que je connais quasiment par coeur...
Radu Lupu, qui jouait la partie de piano dans le concert du 3 mars était un interprète
brillant et sensible de l'oeuvre. Il fut beaucoup applaudi, et rappelé, et joua un bis.
Après l'entracte, il y eut un concerto pour flûte et orchestre de Carl Nielsen. Le flûtiste était
Vincent Lucas, qui est un soliste de l'orchestre de Paris, et l'orchestre se fit plus petit pour l'accompagner.
C'était un concerto en deux mouvements, créé en 1926, dont je me réjouissais à l'avance, mais l'oeuvre
n'a pas comblé mon attente, malgré une belle prestation du soliste. Ce n'est pas l'interprétation, c'est
l'écriture. Je n'y ai pas retrouvé ce qui fait le charme habituel des dialogues entre la flûte traversière,
instrument doux, et l'orchestre. Cependant, le concerto fut applaudi, et le soliste rappelé.
La troisième oeuvre de la soirée était la troisième symphonie de Jean Sibelius. Elle a été créée en
1907 par le compositeur finlandais, et comporte trois mouvements. Pour cette symphonie, l'orchestre
était composé d'un nombre plus important de musiciens que pour les concertos, il y avait huit contrebasses.
Ce qui s'avéra nécessaire, car le premier mouvement commençait par une introduction des cordes
graves, contrebasses et violoncelles. Cette symphonie était très agréable, gracieuse et émouvante.
L'orchestre et le chef l'interprétèrent superbement, et furent très applaudis et rappelés.
Nous sommes sortis tardivement de l'édifice. Le concert suivant serait très différent,
quoique localisé au même endroit (à suivre...)
Sylvie, blogmestre