8 janvier 2016 5 08 /01 /janvier /2016 14:45

Il y avait foule hier soir pour le concert de la rentrée de l'Orchestre National de France au

grand auditorium de la Maison de la radio. Vigipirate oblige, une très longue file d'attente s'était

formée devant le bâtiment, qui se prolongeait loin dans la rue.

La file d'attente dans la rue, avec Tour Eiffel en fond

La file d'attente dans la rue, avec Tour Eiffel en fond

Heureusement, on avançait assez vite, et bientôt j'arrivai en vue de l'entrée, où un vigile demandait

à la ronde que nous ouvrions nos manteaux avant notre passage, pour gagner du temps.

 

La file d'attente devant le bätiment de la Maison de la radio

La file d'attente devant le bätiment de la Maison de la radio

Une fois à l'intérieur, il y avait encore le contrôle des sacs, et l'on nous souhaita une bonne soirée,

et un bon concert. Il ne restait plus qu'à faire contrôler le billet et grimper au deuxième balcon,

puis à trouver ma place. J'eus même un programme, une chance inattendue.

Billet très haut perché

Billet très haut perché

Le grand auditorium était très plein, j'avais une vue plongeante sur l'orchestre, entre les barres de protection.

Le grand auditorium vu de ma place

Le grand auditorium vu de ma place

Le programme était composé d'un poème symphonique de Camille Saint-Saëns, d'un concerto de

Henri Dutilleux, et d'une symphonie de Johannes Brahms, interprétés par l'Orchestre national de France,

sous la direction d'Andrès Orozco-Estrada, jeune chef colombien très talentueux. Avant le concert, on nous a

rappelé que 2016 est l'année du centenaire de Dutilleux, et que l'Orchestre National de France a perdu l'un de ses anciens

chefs, en la personne de Kurt Masur, décédé en décembre dernier, à la mémoire de qui ce concert était donc dédié.

 

Le poème symphonique de Saint-Saëns, intitulé Phaéton, évoquait l'histoire du fils d'Hélios racontée par

Ovide, qui était allé voir son père et avait demandé à conduire le char du dieu Soleil. Celui-ci tenta de l'en

dissuader mais n'y parvint pas, et voici Phaéton lancé dans une course folle, le char lui échappa et brûla

la Terre, créant des déserts... Zeus n'eut d'autre alternative que de foudroyer le mauvais conducteur.

J'aime la mythologie ! En dix minutes, Saint-Saëns évoquait toute l'histoire avec élégance et puissance,

c'était une très jolie œuvre. Plus déroutant était le concerto de Dutilleux, intitulé « Tout un monde lointain... »,

avec une évocation de Charles Baudelaire. La partie de violoncelle était interprétée par Gautier Capuçon,

sur un violoncelle de 1701... Le concerto comportait cinq mouvements enchaînés, intitulés « Enigme »,

« Regard », « Houle », « Miroirs », et « Hymne », qui s'avérèrent assez figuratifs pour l'ignorante que je suis

en matière de musique contemporaine. C'est un concerto intéressant à écouter et à voir en même temps

car les réponses que se font les instruments sont un spectacle à elles seules. Le concerto, comme

le poème qui le précédait, fut très applaudi, Gautier Capuçon fut rappelé plusieurs fois

et nous offrit en bis un morceau gracieux et un peu mélancolique, au titre inconnu.

 

Gautier Capuçon et son violoncelle de 1701

Gautier Capuçon et son violoncelle de 1701

A l'entracte, je sortis de l'auditorium, et allai regarder les panneaux d'une petite exposition

à la mémoire de Henri Dutilleux, qui est à l'étage du premier balcon.

 

Dédicace de Henri Dutilleux à l'Orchestre national de France

Dédicace de Henri Dutilleux à l'Orchestre national de France

Le chef Andrès Orozco-Estrada va révéler pleinement son talent dans la symphonie n°1 de Brahms.

Il dirigeait avec beaucoup de mouvements, nerveux, précis, signalant qu'il fallait le regarder, remerciant

d'un sourire, énergique et gracieux, il se donnait à fond. Il a commencé la symphonie d'une manière extraordinaire:

il est monté sur l'estrade, a écarté les bras paumes levées, et dans le même mouvement a donné le départ (aucun choriste

amateur ne serait parti sur un tel départ, mais l'ONF l'a suivi comme un seul homme!) La première symphonie de

Brahms est une oeuvre classique en quatre mouvements dont les deux derniers sont particulièrement

lyriques. Mais la salle était si enthousiaste qu'elle applaudissait après chaque mouvement! (je n'avais encore

jamais vu ça en ce lieu...) Le chef a écourté au minimum la pause entre les troisième et quatrième mouvements,

et terminé sa symphonie en apothéose. Il a salué, remercié, fait lever les musiciens, j'ai eu beaucoup de mal

à le photographier, car il a des mouvements vifs, et je devais viser entre les deux barres (détail prosaïque, pardon!)

 

 

L'orchestre national de France, et le jeune chef colombien Andrès Orozco-Estrada
L'orchestre national de France, et le jeune chef colombien Andrès Orozco-Estrada

L'orchestre national de France, et le jeune chef colombien Andrès Orozco-Estrada

Après de nombreux applaudissements et rappels, le public s'est décidé à rentrer chez lui. A la sortie, il y avait des

policiers avec des gilets pare-balles, il s'était passé quelque chose à l'extérieur. Retour brutal à la vie courante

de ce début de XXIè siècle, ils nous ont souri et que nous les avons remerciés d'un sourire d'être là...

Sylvie, blogmestre

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7 janvier 2016 4 07 /01 /janvier /2016 15:50

« Je viens de débarquer, mettez vos faux cheveux, cocottes ! Paris, Paris, Paris ! J'apporte à vos quenottes,

toute une fortune à croquer... » Mais oui, bien sûr... c'est l'air du Brésilien dans la Vie parisienne de

Jacques Offenbach. Il y a Vie parisienne actuellement à la salle Gaveau, jouée et chantée par

l'association « Les Tréteaux lyriques », qu'on se le dise. J'avais une place de catégorie 4 pour la

représentation d'hier soir, c'était tout ce qu'il restait, jusqu'à la fin de la programmation du spectacle.

Billet pour une soirée de gaîté parisienne

Billet pour une soirée de gaîté parisienne

Je me dis que si je ne voyais rien, il y aurait toujours la musique. Et que si j'avais de la chance, il y aurait

des absences qui permettraient de mieux se placer, ce qui arriva. Je migrai de la place du pourtour à une

place près de la scène d'où l'on avait une bonne vue juste avant le début du spectacle.

La scène à l'entracte vue de ma nouvelle place

La scène à l'entracte vue de ma nouvelle place

La troupe Les Tréteaux lyriques est composée d'une quarantaine de choristes amateurs, parmi lesquels

certains sont solistes avec bonheur (cependant, il serait peut-être intéressant de les micro-sonoriser comme dans

lescomédies musicales, ils auraient moins d'effort physique à fournir pour que leur voix passe par-dessus l'orchestre).

L'association a été créée en 1968, la troupe monte un nouveau spectacle d'opéra-comique, ou opérette,

tous les deux ans. L'orchestre est professionnel, de dimension modulable, dirigé par Laurent Goossaert.

 

L'histoire, pour ceux qui ne la connaîtraient pas : deux gandins, Bobinet et Gardefeu, courtisent la même

demi-mondaine, Métella. Econduit, Gardefeu s'intéresse à un couple d'aristocrates Suédois en voyage à

Paris, qu'il héberge chez lui en prétendant qu'il s'agit d'un petit hôtel, cherchant à éloigner le baron

de Gondremark pour séduire la baronne. Il organise une table d'hôtes avec des convives improvisés,

sa gantière, son bottier, et leurs amis,déguisés en fausses personnes de qualité. Bobinet, réconcilié,

en fait de même le lendemain avec ses domestiques. Après l'ivresse de la soirée, le baron comprend

qu'il a été roulé, et provoque Gardefeu en duel. Finalement, tout s'arrange, Métella réunit le

couple de Suédois, et la joyeuse troupe fait la fête au bal du Brésilien (céloui-là même

qui avait toute oune fortoune à croquer), French cancan et farandoles concluent l'opérette.

 

Quand l'orchestre a joué l'introduction, les spectateurs des premiers rangs, que je voyais de ma place,

ont tous souri, dès les premières mesures. C'est une musique joyeuse, entraînante, on a envie de

taper dans ses mains et de chanter toute la soirée. Le texte est drôle, humoristique. Les chanteurs sont

de tous âges, ce qui permet tous les rôles. L'orchestre est parfait. L'espace est utilisé intelligemment

(y compris les loges qui donnent au-dessus de la scène), même dans une salle qui n'est pas conçue pour le jeu

d'acteurs. La mise en scène est sobre mais suffisante, les costumes sont de complexité variée, les solistes

ayant évidemment les costumes les plus raffinés (la robe de la gantière a fait mon admiration...de taffetas vert

avec de petites roses, sur tournure, de mémoire). Le spectacle dure 2h et demie, avec un quart d'heure d'entracte,

je salue la performance physique, chanter et danser en même temps, c'est fatigant ! Je salue aussi

l'excellente tenue de ce spectacle d'amateurs soutenus pas des musiciens professionnels, qui

permet au public de voir et d'entendre des oeuvres populaires dans des conditions accessibles à tous.

Il y a encore plusieurs représentations, je conseille aux amateurs d'Offenbach de tenter leur chance,

le spectacle vaut le déplacement, c'est une soirée de pur bonheur. Ci-dessous, une photo de la fin du bis :

 

 

La troupe salue à la fin du bis

La troupe salue à la fin du bis

Signalons que l'association Les Tréteaux lyriques aide trois associations d'entraide, et recrute pour la rentrée

de septembre 2016, les précisions sont sur leur site. La sortie de la salle Gaveau fut joyeusement malaisée,

la salle était pleine, et les groupes s'arrêtaient pour échanger leurs impressions avec enthousiasme...

 

Sylvie, blogmestre

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6 janvier 2016 3 06 /01 /janvier /2016 09:54

Voici une vidéo trouvée sur le site de l'Opéra de Paris qui raconte le périple d'une pièce essentielle

d'un spectacle à travers les rues de Paris, jusqu'au Palais Garnier, pour vous faire sourire...

 

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3 janvier 2016 7 03 /01 /janvier /2016 22:12

Dans les crèches provençales, il y a les rois mages. Ils arrivent de loin, on les met hors de la vue pendant Noël, et on les

rapproche peu à peu de l'étable et du nouveau-né. Gaspard, Melchior, et Balthazar, portant l'or, l'encens et la myrrhe,

enturbannés comme sur les gravures anciennes, trois souverains astronomes qui avaient vu une étoile inhabituelle dans

le ciel de Galilée, et qui l'ont suivie. On est là aux confins de la philosophie et du merveilleux. Comment peut-on

suivre une étoile quand on n'est pas le Petit Prince de Saint-Exupéry ? J'allai en quête de réponses.

En gare du RER à 9h37

En gare du RER à 9h37

Le dispositif de contrôle avait perdu de l'ampleur, sur le parvis de la cathédrale, ce matin, par rapport

à la semaine dernière. J'étais en retard pour la célébration de l'Epiphanie de 10h, il y a moins de RER les jours fériés...

Liturgie du jour, en-tête

Liturgie du jour, en-tête

Je me demandais comment on pourrait expliquer, avec nos connaissances actuelles, cette apparition

d'étoile... Après quelques recherches, a posteriori, une hypothèse me parut intéressante, celle d'une

conjonction planétaire, c'est à dire deux planètes que depuis la Terre nous voyons provisoirement

juxtaposées, et qui semblent n'être qu'une, plus brillante. Une conjonction Vénus-Jupiter aurait existé à

une période compatible avec la marche des rois mages vers l'étable de Bethléem. Je ne me lancerai pas

sur le terrain du symbolisme Vénus-Jupiter, ni sur celui de l'homonymie entre le nom de la province où est

Bethléem, et celui de l'astronome qui baptisait les planètes... La célébration, grégorienne, me fit du bien,

il y a un apaisement dans les rituels, j'avais un grand besoin de sérénité, et la cathédrale me rend sereine.

 

Notre-Dame de Paris, au matin de l'Epiphanie 2016

Notre-Dame de Paris, au matin de l'Epiphanie 2016

Je décidai de rester pour la célébration suivante, la grand-messe, qui comportait une Missa brevis de Mozart

chantée par la Maîtrise de la cathédrale, qui recrute des enfants entre 6 et 15 ans, si vous êtes intéressés.

Pendant le quart d'heure entre les deux offices, j'allai déposer un feuillet de commentaires rempli sur le concert

du 28 décembre à l'accueil, et trouvai une petite Nativité en reproduction de vitrail

pour fenêtre à envoyer à mes amis baptistes américains, en souvenir de Notre-Dame de Paris.

Un vitrail accroche-fenêtre qui tient dans une enveloppe
Un vitrail accroche-fenêtre qui tient dans une enveloppe

Un vitrail accroche-fenêtre qui tient dans une enveloppe

La deuxième célébration comportait aussi « De bon matin », la marche des rois mages, qui date du XVIIIè siècle.

La quête fut faite au profit du financement des églises africaines, et la célébration se conclut par un tonnerre

d'orgue, dont j'ai filmé un petit extrait, tournée vers l'orgue, puis vers la nef. J'étais devenue totalement zen !

 

 

En sortant de la cathédrale, j'ai cherché un distributeur, en me dirigeant vers Saint-Michel, c'est la même station de RER.

Il fallut aller jusqu'au boulevard via les rues Saint Jacques et Saint Séverin, mais je finis par en trouver un!

 

...quelques courses à faire...

...quelques courses à faire...

Finalement, je préférais reprendre le RER près de l'Hôtel-Dieu et refis le chemin en surface dans l'autre sens.

A mon passage, Notre-Dame sonna une heure. Je rentrai chez moi juste avant la pluie.

 

 

Sylvie, blogmestre

 

 

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2 janvier 2016 6 02 /01 /janvier /2016 10:58

Il y avait hier un concert de Nouvel-An en l'église Saint-Eustache, proposant plusieurs pièces pour orgue et

trompettes, je décidai d'y aller car j'aime beaucoup les trompettes sous les voûtes des églises. Le programme

comportait un concerto pour deux trompettes de Vivaldi, des pièces pour orgue seul : Toccata de Bach

et Marche hongroise de Berlioz (extraite de la Damnation de Faust), des extraits de Water Music de Haendel.

Premier billet de concert 2016!

Premier billet de concert 2016!

J'ai souvent fréquenté Saint-Eustache, à l'époque où je travaillais sur le site internet de Jean-Pierre Léaud (déposé, mais

jamais mis en ligne, il avait changé d'avis), car j'allais voir sa filmographie au Forum des images, qui est juste à côté,

où l'on peut visionner des milliers de films sur écran individuel. Compte tenu de la filmographie en question

(incluant Jean Eustache), le rapprochement géographique avec l'église des Halles était une coïncidence sympathique.

Saint-Eustache était une connaissance de longue date que j'avais un peu délaissée, et que j'avais plaisir à revoir.

 

L'église a été construite au XVIè siècle, et achevée au XVIIè. Elle est massive et fine à la fois, les voûtes

sont très hautes. Elle comporte une nef centrale, avec un orgue au fond, suspendu en hauteur, et des

chapelles latérales disposées autour d'un déambulatoire. On y voit d'anciens piliers peints. L'orgue a été

reconstruit en 1989, l'original datait du XIXè siècle, et avait subi de multiples restaurations.

Pour des raisons d'hypersensibilité acoustique, je ne fréquente pas beaucoup les orgues, mais ici,

la présence des trompettes obligerait l'instrument à modérer sa puissance.

Saint-Eustache, le grand orgue

Saint-Eustache, le grand orgue

L'assistance s'était assise en cercle autour de l'autel, dans une position où l'orgue et les trompettes

étaient invisibles. C'était confortable, mais visuellement peu satisfaisant, je me suis déplacée vers un point

de vision un peu plus favorable, sur le côté arrière de l'église. Les musiciens jouèrent le concerto pour

deux trompettes d'Antonio Vivaldi, une fugue très plaisante, puis l'orgue seul joua une fugue de Bach, et

la Toccata (œuvre redoutable pour les tympans sensibles...), saluée de longs applaudissements. En revanche,

j'ai beaucoup aimé la Marche hongroise de Hector Berlioz, interprétée à l'orgue seul, légère et enlevée,

dansante, jouée avec beaucoup de brio par François Olivier. Puis il y eut Water Music, cette suite de

petites scènes musicales composée par Georg Friedrich Haendel pour le roi d'Angleterre George Ier, qui fut créée

en bateau sur la Tamise, en 1717. (A douze ans, j'avais une passion pour cette œuvre, que je jouais d'oreille à la flûte,

et qui me fut demandée plus tard pour accompagner un mariage mixte franco-africain sur le campus universitaire, par

des copains camerounais enthousiastes... le quart d'heure de gloire !) Water music est une œuvre gracieuse, joyeuse

et émouvante, un vestige du Grand siècle, la musique de cour élégante d'une époque qui se termine.

Elle était interprétée au concert par les deux trompettes et l'orgue, j'en ai enregistré deux extraits ci-dessous,

avec aux trompettes Pierrick Chevalier, et Frédéric Flammery. Les applaudissements furent nourris et

bien mérités, et il y eut un bis : l'introduction du Te Deum de Marc-Antoine Charpentier,

dont un extrait termine ce petit montage vidéo.

 

 

Je pris encore quelques photos de Saint-Eustache, entendis un monsieur regretter que les œuvres musicales ne

soient pas présentées avant leur exécution, puis rentrai chez moi, repassant devant le Forum des images, en me disant

qu'il faudrait y revenir, d'autant qu'il y a une rétrospective Woody Allen, mais n'en ayant hélas plus le temps...

 

Sylvie, blogmestre

Saint-Eustache, les piliers peints

Saint-Eustache, les piliers peints

Saint-Eustache, la chapelle de la Vierge

Saint-Eustache, la chapelle de la Vierge

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1 janvier 2016 5 01 /01 /janvier /2016 10:03

J'ai participé à un joli concert de fin d'année hier soir en l'église de la Madeleine, qui était remplie

d'auditeurs, et de touristes. Ambiance sympathique et recueillie, trois Ave Maria chantés par une soliste

soprane, de Schubert, Gounod, Caccini, accompagnée par l'orchestre Jean-Louis Petit, l'Ave verum corpus

et le Requiem de Mozart chantés par le choeur Amadeus et quelques choristes en renfort, dont j'étais,

et accompagné par l'orchestre. Merci à toutes et à tous pour votre gentillesse, et pour ce beau concert!

L'église de la Madeleine le 31 décembre 2015

L'église de la Madeleine le 31 décembre 2015

Je souhaite une bonne année à tous les lecteurs de ce blog, et rappelle à mes camarades

choristes des Choeurs de Paris 13 que nous reprenons les répétitions lundi soir.

Bonnes fêtes à tous, commencez cette année dans la joie, et qu'elle nous soit plus douce

et plus sereine que celle de nous avons enterrée hier. Carpe diem!

 

 

 

Sylvie, blogmestre

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30 décembre 2015 3 30 /12 /décembre /2015 06:08

Hier soir j'ai vu la dernière représentation de l'opéra « La damnation de Faust » d'Hector Berlioz, à

l'opéra Bastille, avec l'orchestre national de l'Opéra et les choeurs de l'Opéra, sous la direction de

Philippe Jordan, dans une mise en scène futuriste de Alvis Hermanis. J'avais acheté un billet à la revente

à un autre amateur d'opéra, sur un site agréé, pour une place au dernier rang du parterre, d'où l'on avait la vue qui suit.

Billet d'opéra de seconde main (merci Marie H!)

Billet d'opéra de seconde main (merci Marie H!)

Vue de la rangée 36 du parterre de l'opéra Bastille

Vue de la rangée 36 du parterre de l'opéra Bastille

Mes voisins étaient charmants, le spectacle commença. Comme c'était la dernière, je m'autorise à dévoiler

la mise en scène : des panneaux étaient suspendus en hauteur, coupant l'espace visuel en deux parties

horizontales, en haut les écrans sur lesquels des images animées étaient projetées, tandis qu'en bas des

écrans des sujets, danseurs et chanteurs, évoluaient. L'action était située peu avant 2025, quand cent

personnes avaient été sélectionnées parmi 200.000 postulants pour aller vivre sur Mars, lors d'un voyage

sans retour. Un handicapé moteur en fauteuil, rappelant Stephen Hawking, parla d'une voix métallique,

expliquant la faillite de la philosophie, qui avait échoué à répondre aux questions des hommes. Faust

apparut, s'interrogeant, avec des images de la surface désolée de Mars au dessus de lui, succédant à des

champs de coquelicots, plus aimables à la vue, et précédant de la rosée sur les feuilles, ou des amas de

souris de laboratoire se hissant le long de parois de verre, après des fourmis dans une fourmilière. Ces

projections étaient accompagnées d'humains dans des cages vitrées, dont les mouvements rappelaient

ceux des animaux ou végétaux visibles sur les écrans. Une cohorte de scientifiques en blouses blanches

vint disserter et chanter autour de ce qui ressemblait beaucoup à des bocaux à fœtus, mais de taille adulte.

 

Des médecins, biologistes, physiciens ? Hawking fut ligoté à une machine qui en fit l'équivalent d'un noyau

atomique roulant sur lui-même au milieu des orbitales électroniques rouges de l'engin... Il y eut un peu de

danse. A l'entracte, je cherchai quelque chose qui puisse m'éclairer sur ce qui se passait sur la scène,

mais ne trouvai qu'un épais programme que je n'aurais jamais le temps de lire avant la deuxième partie

du spectacle. Faust chanta son amour pour Margarita, que nous entendîmes aussi, et Mephistophélès,

Satan, Astaroth, lui révéla que celle-ci irait en prison par sa faute car à force de verser du laudanum à

sa mère pendant leurs ébats, cette dernière en était morte... C'est là que Faust a signé un pacte avec la

créature diabolique, qui l'a expédié aux enfers et a sauvé Margarita, ai-je compris. Les enfers étaient ici

représentés par la chaise roulante de Hawking, lequel subissait une rédemption, que l'on portait à bout

de bras, et qui s'élevait vers le ciel, retrouvant transitoirement l'usage de ses membres. Parallèlement,

Faust était pour une éternité relative cloué au fauteuil de handicapé, payant son pacte avec Lucifer,

entouré des cent candidats au voyage interplanétaire sans retour, en combinaison bleue. Clap de fin.

Les candidats au voyage vers Mars et les acteurs aux rappels

Les candidats au voyage vers Mars et les acteurs aux rappels

Il y eut beaucoup d'applaudissements, et aussi des manifestations négatives. Musicalement, je crois que

le public, de manière générale, connait mieux le Faust de Gounod que la Damnation de Berlioz (que Bianca

Castafiore en soit remerciée...) La mise en scène était à la fois grandiose et déroutante, par ses parallèles qui

foisonnaient et entraînaient la pensée ailleurs, ailleurs qu'à l'infini, où elles sont pourtant supposées se rejoindre

(cette phrase est volontairement incompréhensible quoique culturellement soutenable). Je suis ressortie perplexe,

comme je l'avais été pendant tout le spectacle, et ai repris le métro. A la station Châtelet, le long du tapis roulant,

un rattus norvegicus de belle taille se repaissait de restes abandonnés par les voyageurs, en voilà un qui n'était pas

en bocal, au moins... La taille de l'animal me surprit, on voit de très petites souris près des rails du métro, pas des gros rats

 au bord des tapis roulants! Un effet de la pleine lune ou du dérèglement climatique ? Un candidat quadrupède

leptospirosé volontaire pour aller coloniser Mars après avoir colonisé les entrailles métropolitaines?... Je m'égare...

 

Sylvie, blogmestre

 

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30 décembre 2015 3 30 /12 /décembre /2015 05:49

Il y avait un très beau concert de musique médiévale lundi soir, en la cathédrale Notre Dame de Paris,

sur le thème de Noël, présenté par l'ensemble vocal de Notre Dame sous la direction de Sylvain Dieudonné.

 

Ticket classique mais pas seulement

Ticket classique mais pas seulement

Je me suis installée avec grand plaisir dans la cathédrale, le concert a commencé par une introduction

au cornet, dont la sonorité est un peu étouffée, évoquant la nuit sur la terre, dans le grand silence des

auditeurs. Puis le son a progressivement augmenté par un chant du contre-ténor solo accompagné à la

vièle à archet, annonçant l'arrivée de la lumière de la grâce. Enfin un conduit à trois voix d'hommes

annonça que le soleil se levait par la naissance annoncée du fils d'une Vierge.

Les bergers

Les bergers

Il y avait une mise en scène, car les trois musiciens de la nuit étaient vêtus de noir, et les trois héraults

du jour naissant de la chasuble bleue de la Maîtrise de Notre-Dame. Ceux-ci furent rejoints par deux

autres chanteurs en bleu qui, accompagnés de la vièle, du cornet, et du tambourin, adressèrent au Père

créateur un rondeau de demande de secours. Puis les cinq chanteurs entonnèrent une hymne. Deux

solistes féminines, vêtues de blanc, ont évoqué dans un motet la disparition de la tache originelle. Après

un duo instrumental, un drame liturgique se joua devant nos yeux : un ange (soliste alto de blanc vêtue)

vient annoncer la bonne nouvelle aux bergers, qui sont partis au fond de la cathédrale. Un trio féminin blanc

chanta la gloire de Dieu, et les bergers (les chanteurs en chasuble bleue), accompagnés d'une

cornemuse d'époque, allèrent à Bethléem voir l'enfant nouveau-né, que leur montrèrent des femmes.

Les anges

Les anges

Les pièces jouées et chantées provenaient de différentes sources bibliographiques, et étaient arrangées

pour raconter chronologiquement l'histoire de la Nativité. C'était captivant, et très réussi. Comme les

autres concerts de l'ensemble vocal que j'avais entendus précédemment, les morceaux de musique

s'enchaînaient rapidement, il n'y avait pas de temps mort, et chacun se taisait dans la nef de la cathédrale,

pour tout entendre. Les pièces musicales venaient de Londres, de Florence, de Paris, de Rouen, de

Chartres, du Vatican, d'Oxford et de Cambridge. L'enfant est né, chantèrent les anges, suivis par une

estampie joyeuse à trois instruments. Enfin, les quatorze chanteurs et musiciens réunis

interprétèrent un rondeau très enlevé, à la gloire du roi né en Israël.

 

Voici un petit montage d'extraits vidéos courts pour donner envie à un public plus nombreux de venir entendre l'ensemble vocal

de Notre-Dame, même si je suis consciente que la beauté du concert ne peut être capturée par d'aussi minuscules moyens.

 

 

C'était le concert le plus abouti, le plus soigné dans les détails que j'avais entendu depuis que je suis

devenue une auditrice régulière des concerts de musique médiévale à Notre-Dame.

Bravo à toutes et à tous, et merci pour cette belle soirée !

 

Sylvie, blogmestre

Notre-Dame à la sortie du concert

Notre-Dame à la sortie du concert

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28 décembre 2015 1 28 /12 /décembre /2015 09:18

Il y avait hier à 16h un concert de Noël russe en l'église Saint-Louis en l'Ile, donné par le Choeur d'hommes

Vyssoko-Petrovsky de Moscou, qui est en France depuis la fin du mois de novembre. Cest leur troisième concert

parisien, il y en a encore quatre programmés les 31 décembre, et 1, 2, et 3 janvier. Entretemps,

ils chanteront en province, notamment à Gerardmer et à Morzine.

 

L'affichette des concerts Noël russe

L'affichette des concerts Noël russe

Il y avait la queue pour entrer dans l'église... qui sera bien remplie.

 

Billet de placement libre

Billet de placement libre

Le programme du concert comportait en première partie des choeurs orthodoxes et liturgiques de Noël,

et en deuxième partie des chants traditionnels et populaires. Le choeur Vyssoko-Petrovsky compte sept

choristes et un chef, Pavel Soutchkov, qui est aussi baryton solo. Il est renforcé pour cette série de concerts

à Paris par la voix vraiment très grave de Valery Obukhov, basse solo au Choeur des cosaques du Don.

Les choeurs sont en langue russe, à l'exception d'un extrait liturgique en français. Lorsque, comme c'est

mon cas, l'on ne comprend pas le russe, on se concentre sur la musique. Le choeur commença à chanter du fond

de l'église, dont il a ensuite descendu l'allée centrale vers l'autel. Une spécificité de ce choeur, c'est qu'il chante

en robes noires, c'est un choeur monastique. La partie de liturgie et de choeurs orthodoxes a été chantée

majoritairement selon le principe du récitant alternant avec le choeur, les choristes récitant à tour de rôle,

comme on le voit dans l'extrait vidéo ci-dessous, issu de cette première partie :

 

 

La partie liturgique du concert s'est déroulée d'un trait, sans interruption par le public, qui a applaudi à

la fin. Un petit entracte, et ce sera la partie des chants populaires. Le principe des intervenants solistes

alternant avec le choeur sera repris, et si cette partie populaire a été plus enlevée que la première, je ne l'en

ai pas trouvé fondamentalement différente, ce sont les mêmes voix, qui chantent dans un autre style.

C'était un beau concert, à la fois spirituel et ressourçant, joyeux, dans la lignée des concerts de Noël

évoqués ici, en cette année 2015. Le public a applaudi après chaque morceau de la deuxième partie,

on devinait que la petite Russie parisienne était représentée à ce concert, elle participera d'ailleurs à un chant

qui fera partie du bis, lequel comportait deux morceaux, c'est celui de la vidéo ci-dessous, qui a eu un grand succès.

 

 

Le choeur Vyssoko-Petrovsky a quitté sa place devant l'autel comme il y était arrivé, en remontant l'allée

centrale sous nos applaudissements, et ses choristes ont disparu en agitant la main dans notre direction.

Nous sommes ressortis un peu avant 18h, il faisait nuit, et la rue principale de l'Ile était illuminée et commerçante

(la partie commerçante commence sous les illuminations!)

 

Sylvie, blogmestre

La rue principale de L'ile Saint-Louis illuminée

La rue principale de L'ile Saint-Louis illuminée

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27 décembre 2015 7 27 /12 /décembre /2015 11:34

J'ai changé de quartier hier soir, et suis allée voir Anne Roumanoff dans son nouveau spectacle

« Aimons-nous les uns les autres », à l'Alhambra, dans le 10è arrondissement.

 

L'affiche du spectacle

L'affiche du spectacle

Une file d'attente impressionnante longeait la rue, encadrée sur le trottoir par des barrières aux points

de contrôle. Deux demoiselles munies d'un panier d'osier proposaient des chocolats « Mon chéri »

de la part de la comédienne, à celles et ceux qui en voulaient, en clin d'oeil à sa publicité pour la marque.

J'avais une place au fond de la salle, au balcon, réservée le jour même.

 

Billet pour une heure et demi de rire

Billet pour une heure et demi de rire

Que de monde dans ce théâtre ! Des décorations en forme de cœur habillaient l'arrière-scène, qui

changèrent de couleur au cours du spectacle, et de petits canons gros et ronds étaient utilisés

comme projecteurs (et non pour tirer à boulets rouges sur le public comme on aurait pu le redouter!)

Vue du théâtre de ma place

Vue du théâtre de ma place

Anne entra en scène et commença par une séance d'auto-critique en règle, je suis ceci, je ne suis pas cela,

dans laquelle perçait la dure existence de la femme française d'aujourd'hui, notamment dans le choix de la taille

de ses blue-jeans... Le ton était donné pour la suite du spectacle, qui consiste en une succession de petites

scènes, où elle incarne d'autres femmes. L'épouse quinquagénaire qui pimente des relations avec son mari

m'a fait pleurer de rire, particulièrement les petites pilules bleues surdosées achetées sur internet, qu'elle a fini par

donner au chat, qu'on n'a plus revu pendant une semaine... Il y eut aussi l'adjointe à la culture de Cucugnon, qui

travaille dans la perle (de culture), ornée d'une fausse perruque blonde; la mère qui organise un goûter

d'anniversaire et à qui ses pairs largue leurs marmots hurleurs avec soulagement; la fonctionnaire de Pôle

emploi qui tente d'insérer une lycéenne sous-diplômée et ignare, et finit par craquer; la réalisatrice d'une

émission de télé-réalité, qui construit un faux couple à problèmes à partir de deux spectateurs choisis dans

la salle; la mère d'élève ragotant sur l'enseignante devant d'autres parents, etc... Ca fuse sans arrêt, bons

mots, situations réelles finement observées, le public rit et applaudit. Il chante aussi à la demande, et juste, bravo !

Et puis il y a quelques satires politiques affichées ou plus discrètes, où chacun en prend pour son grade,

ce qui divertit manifestement la salle. Après 90 minutes environ, le spectacle se termine, je prends une photo des saluts.

Anne Roumanoff nous salue

Anne Roumanoff nous salue

Mais ce n'est pas tout-à-fait fini, en guise de bis, nous avons droit à une fable politique en vers, sur le

modèle La Fontaine, bien connu de tous les écoliers français. Il s'agit d'oiseaux, de drôles d'oiseaux

(hé, bonjour, Monsieur du Corbeau!) mais je n'en dévoilerai pas plus. Anne Roumanoff salue définitivement

sous les applaudissement, et disparaît en coulisses, après nous avoir recommandé de reprendre des "Mon chéri"

à la sortie du théâtre, qui bouchonne bien plus que l'entrée, tous les chocolats ont été mangés avant mon passage

devant les demoiselles aux paniers... je prends une photo de l'Alhambra vu du trottoir d'en face, avant de rentrer chez moi.

 

Sylvie, blogmestre

 

L'Alhambra à la sortie des spectateurs

L'Alhambra à la sortie des spectateurs

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