Dans les crèches provençales, il y a les rois mages. Ils arrivent de loin, on les met hors de la vue pendant Noël, et on les
rapproche peu à peu de l'étable et du nouveau-né. Gaspard, Melchior, et Balthazar, portant l'or, l'encens et la myrrhe,
enturbannés comme sur les gravures anciennes, trois souverains astronomes qui avaient vu une étoile inhabituelle dans
le ciel de Galilée, et qui l'ont suivie. On est là aux confins de la philosophie et du merveilleux. Comment peut-on
suivre une étoile quand on n'est pas le Petit Prince de Saint-Exupéry ? J'allai en quête de réponses.
Le dispositif de contrôle avait perdu de l'ampleur, sur le parvis de la cathédrale, ce matin, par rapport
à la semaine dernière. J'étais en retard pour la célébration de l'Epiphanie de 10h, il y a moins de RER les jours fériés...
Je me demandais comment on pourrait expliquer, avec nos connaissances actuelles, cette apparition
d'étoile... Après quelques recherches, a posteriori, une hypothèse me parut intéressante, celle d'une
conjonction planétaire, c'est à dire deux planètes que depuis la Terre nous voyons provisoirement
juxtaposées, et qui semblent n'être qu'une, plus brillante. Une conjonction Vénus-Jupiter aurait existé à
une période compatible avec la marche des rois mages vers l'étable de Bethléem. Je ne me lancerai pas
sur le terrain du symbolisme Vénus-Jupiter, ni sur celui de l'homonymie entre le nom de la province où est
Bethléem, et celui de l'astronome qui baptisait les planètes... La célébration, grégorienne, me fit du bien,
il y a un apaisement dans les rituels, j'avais un grand besoin de sérénité, et la cathédrale me rend sereine.
Je décidai de rester pour la célébration suivante, la grand-messe, qui comportait une Missa brevis de Mozart
chantée par la Maîtrise de la cathédrale, qui recrute des enfants entre 6 et 15 ans, si vous êtes intéressés.
Pendant le quart d'heure entre les deux offices, j'allai déposer un feuillet de commentaires rempli sur le concert
du 28 décembre à l'accueil, et trouvai une petite Nativité en reproduction de vitrail
pour fenêtre à envoyer à mes amis baptistes américains, en souvenir de Notre-Dame de Paris.
La deuxième célébration comportait aussi « De bon matin », la marche des rois mages, qui date du XVIIIè siècle.
La quête fut faite au profit du financement des églises africaines, et la célébration se conclut par un tonnerre
d'orgue, dont j'ai filmé un petit extrait, tournée vers l'orgue, puis vers la nef. J'étais devenue totalement zen !
En sortant de la cathédrale, j'ai cherché un distributeur, en me dirigeant vers Saint-Michel, c'est la même station de RER.
Il fallut aller jusqu'au boulevard via les rues Saint Jacques et Saint Séverin, mais je finis par en trouver un!
Finalement, je préférais reprendre le RER près de l'Hôtel-Dieu et refis le chemin en surface dans l'autre sens.
A mon passage, Notre-Dame sonna une heure. Je rentrai chez moi juste avant la pluie.
Sylvie, blogmestre