Hier soir, il y avait un concert donné par trois solistes féminines à Notre-Dame de Paris,
explorant les duos et trios féminins, de Jean-François Lallouette à André Capelet. Les trois solistes,
qui appartiennent ou ont appartenu au Choeur d'adultes de la Maîtrise de Notre-Dame étaient Cécile Achille,
Lucile de Trémiolles, et Clotilde Cantau. Elles étaient accompagnées à l'orgue par Yves Castagnet.
La cathédrale applique le tarif réduit à tous les étudiants, même les atypiques dans mon genre,
ce qui est une bonne chose (je ne pense pas que les étudiants atypiques soient si nombreux,
et que la mesure ruinerait les autres lieux de concerts ou de spectacles...)
J'avais déjà entendu ce concert il y a quelques mois, et l'avais trouvé très joli (c'était aussi le cas
pour les motets de Bach et Mendelssohn présentés par la Maîtrise de la cathédrale le 16 février dernier). Le programme
mêle les compositeurs de la fin du XVIIè siècle-début du XVIIIè, et une messe à trois voix d'André
Caplet, qui est postérieur de deux siècles à la période baroque de référence. Le concert a commencé
par un Regina coeli de Lallouette (1651-1728), à trois voix avec un solo de première soprane, et un
accompagnement au petit orgue, et a continué par le Kyrie de la messe à trois voix de Caplet (1878-1925).
Cette messe est a capella, et malgré les deux cents ans d'écart, elle s'intègre très bien dans ce programme,
et offre aux trois solistes des harmonies plus actuelles qui mettent leurs voix en valeur d'une autre
manière que la musique baroque. Ont suivi deux pièces de JS Bach (1685-1750),
en allemand (les autres pièces du concert étaient en latin), extraites des cantates BWV 78 et BWV 23,
accompagnées à l'orgue de choeur, puis le Sanctus a capella de la messe à trois voix de Caplet.
Sanctus de la messe à trois voix a capella d'André Caplet, extrait
Un interlude d'orgue de choeur seul marqua le milieu du concert. La seconde partie débuta par un Salve
Flores, O Gallia, de Marc-Antoine Charpentier, extrait
Les trois solistes ont chanté l'Agnus Dei de la messe de Caplet, a capella, et le concert s'est terminé
sur deux pièces de Lully (1632-1687), un Salve Regina, et un Regina coeli, tous deux accompagnés au
petit orgue. Les solistes et l'organiste ont été applaudis après chaque œuvre. Les interprétations étaient
très belles, et en lisant les biographies des trois solistes, on apprend qu'elles chantent aussi dans des
lieux prestigieux hors de la cathédrale. Nous leur souhaitons une très belle carrière musicale !
Il y eut un incident à la fin du concert, une partie du public a tenté de rejoindre les solistes derière l'autel, qui n'était pas protégé
par une barrière physique, pour leur exprimer son intérêt probablement. L'initiative fut promptement stoppée. Il est vrai que l'autel
est assez bas à Notre-Dame (je n'ai jamais vu personne tenter de rejoindre l'autel à la Madeleine ou à la Trinité après un concert...)
Je le mentionne car une sortie par le transept des artistes peut permettre au public de les remercier et .. éviter la transgression.
Sylvie, blogmestre