Cet après-midi, j'ai vu le film documentaire d'Amy Berg consacré à Janis Joplin, comète éphémère
tombée sur la planète du blues, au cinéma Le Panthéon, dans le Vè arrondissement.
Le cinéma était agréable, les sièges confortables, il avait une programmation de films d'art et d'essai,
et l'on m'a accordé le tarif étudiant, ce qui n'est pas le cas partout. « Janis, little girl blue » est sorti à Paris
il y a un mois environ, et depuis sa sortie je voulais le voir. Voici l'affiche du film :
Janis Joplin était une chanteuse de blues et de rock des années 60, originaire d'une famille protestante
du Texas, dont un musicien noir disait en riant « Are you sure she's white ? » tant sa voix rappelle le
blues afro-américain, puissante, éraillée souvent, enfin, pas la voix d'une petite Blanche du sud des USA
issue d'une famille convenable. Le film retrace sa vie, qui s'est terminée à l'âge de 27 ans. Depuis le début
de la narration, on serait, musicalement, en mode mineur, tant on sent le poids de la fin dramatique qui
approche. Janis rejetée par ses camarades de classe, puis découvrant ses capacités vocales extra-
ordinaires, elle interrompt ses études d'institutrice pour suivre un groupe musical, au début des années
soixante, dans l'incompréhension de ses parents. Janis part vivre à San Franciso, son talent est progressi-
vement reconnu, mais sa vie privée est cahotique, et elle fait l'expérience inéluctable des drogues.
Les sommets de la musique pop américaine de l'époque, les festivals Monterey pop et Woodstock, la
poussent à affirmer davantage son talent en coupant quelques liens supplémentaires, elle abandonne
les drogues, va mieux, mais la solitude la rattrape, et elle rechute. On l'a retrouvée sans vie dans un hôtel,
en 1970, sans savoir ce qui s'était passé, à part sa consommation d'héroïne. Une saleté d'accident.
L'album qu'elle préparait, Pearl, s'est vendu à plusieurs millions d'exemplaires. Dans le générique du film,
John Lennon, qui lui survivra dix ans, avant d'être assassiné par un fan, dit qu'elle lui avait enregistré
une cassette de bon anniversaire avant sa mort... Grandeur et misère des rock-stars.
Janis Joplin reste un cas à part dans la musique de blues, une voix inimitée.
Un film émouvant sur une artiste hypersensible (ce que nous sommes tous, n'est-ce pas?)
Sylvie, blogmestre