Lundi dernier, dans l'après-midi, je suis allée voir la restauration de Saint-Germain des Prés, la
plus ancienne église de Paris, datant du VIè siècle, construite par le voeu de l'évêque Germain, qui
lui valut son nom par la suite. A l'époque de sa construction, elle était à la campagne... et sans café de
Flore ni magots par deux. Elle a depuis donné son nom à tout un quartier très urbain, et même l'adjectif
amusant "germano-pratin". C'est une église où les siècles laissèrent leurs empreintes respectives.
Le clocher si particulier date du XIIè siècle, on le voit de loin.
J'y avais chanté pour la première fois en août 2011, avec le Festival Musique en l'Ile, un Requiem de Mozart,
mentionné dans ce blog. L'église était en travaux, déjà, et le choeur n'était pas visible, masqué par de hauts
panneaux. Un grand crucifix était provisoirement accroché à une colonne, surmontant notre pupitre de sopranes,
qui espéraient que les clameurs du Dies irae ne perturberaient pas son équilibre... Ce ne fut pas le cas, fort
heureusement, et j'eus le plaisir de chanter cette oeuvre plusieurs fois à Saint-Germain des Prés, avant que
le concert mozartien de la fin du mois d'août ne migre à Saint-Louis en l'Ile.
Quand j'arrivai sur le parvis de l'église, des touristes en sortaient et d'autres y entraient. Voici
un petit montage de la restauration en cours. Les peintures ont été nettoyées et on a l'impression de
les voir pour la première fois. Je me souvenais vaguement d'une voûte étoilée, elle est devenue
inoubliable. On peut d'ailleurs adopter une ou plusieurs étoiles de la voûte! (le lien est bon)
La petite statue de la Vierge au sourire a été ramenée vers l'avant du choeur et dotée d'un bouquet
de blanches fleurs de lys, comme sa soeur de pierre l'était à Notre-Dame. La restauration est
vraiment spectaculaire, chaque visiteur sort son appareil photo, ou son smartphone, et va allumer sa petite bougie,
ou écrire des commentaires chaleureux sur les cahiers disposés à cet effet devant les chapelles rayonnantes.
Certains visiteurs, épuisés par tant de beautés parisiennes visitées, se sentent suffisamment
en confiance pour s'y endormir un peu... sous la surveillance d'une dame de marbre très
XVIIIè siècle. C'est une belle visite, je ne saurais que vous la recommander. A l'intérieur de l'église,
le boulevard et sa circulation folle disparaissent, on est hors du temps. La musique du montage
photo est un choeur de l'oratorio "Elias" de Felix Mendelssohn, "Denn Er hat seinen Engeln befohlen über dir",
les peintures bibliques sur les murs sont le fruit d'une restauration précédente du XIXè siècle.
Il existe un site spécialisé dans l'histoire de Saint-Germain des prés et dans la participation
collective à sa restauration, et Wikipedia en propose des photos et gravures à diverses époques.
Bonne visite!
Sylvie, blogmestre