4 mars 2017 6 04 /03 /mars /2017 09:14

L'opéra de Massy m'avait proposé en vente web flash une farce de Rossini, pour hier soir, 3 mars...

Comment résister? Avec l'Orchestre national d'Ile-de-France et l'Académie de l'Opéra de Paris?

Sous la direction d'Enrique Mazzola? Résister eut été de mauvais goût!

Il signor Bruschino

J'étais en mezzanine 2, d'où l'on voit très bien aussi (on est un peu plus loin de la scène que

le reste du théâtre mais par rapport à des salles comme Bastille ou Garnier, la scène est encore très visible).

Il signor Bruschino

J'avais lu le programme pour prendre connaissance de l'intrigue avant le spectacle (à l'opéra je procède

ainsi, ça permet de lire moins de sous-titres, et d'écouter davantage la musique, en comprenant quand même)

Il signor Bruschino

C'était la deuxième fois que j'entendais l'Orchestre national d'Ile-de-France hors de Paris, après le

Festival "Classique au vert" à Vincennes de l'été 2016. Il est dans les fonctions de cet orchestre

de se produire à Paris et dans les salles d'Ile-de-France, des petite et grande couronnes.

Il signor Mazzola, chef d'orchestre, arriva sur scène avant le spectacle, entouré d'une écharpe,

pour nous en dévoiler quelques clés. Il nous parla de son amour de l'opéra, et de son implication

dans la représentation de petits opéras peu connus de Gioachino Rossini. Il nous expliqua que la farce

en matière d'opéra venait de l'art culinaire qui consiste à fourrer quelque chose avec autre chose.

Au XIXè siècle, on fourrait un opera seria (sérieux) de plusieurs heures d'un passage comique d'une

dizaine de minutes, c'était une farce. La mise en scène de la farce que nous allions voir utilisait un damier

et les deux familles en lice étaient l'une habillée de noir, l'autre de blanc. Le chef, n'ayant pu choisir, défit

son écharpe et nous montra qu'il avait choisi de ne pas choisir, sa chemise était moitié noire, moitié blanche.

La chemise en prenait des allures de carnaval vénitien, ce qui était parfait puisque la farce présentée.

fut créée à Venise, en 1813. Il s'agit d'une version farceuse de Roméo et Juliette...

L'Orchestre national d'Ile de France, et Enrique Mazzola (en chemise NB)

L'Orchestre national d'Ile de France, et Enrique Mazzola (en chemise NB)

Voici l'orchestre à la fin du spectacle. Il y avait un écran derrière les musiciens, sur lequel un jeu de

carrés plus ou moins gros, noirs, se positionnaient sur le blanc du fond, créant des images, et parmi

ces carrés se projetaient les sous-titres, mal désignés ici par cette appellation car il y avait fort à faire en

matière de lecture, un vrai roman! Le livret est de Giuseppe Maria Foppa, il a été réalisé par "simplification"

d'une comédie intitulée "Le fils par hasard". Le livret simplifie très bien ainsi "il ne reste qu'un couple

de jeunes amants, entourés d'un petit peloton d'adultes névrosés". "Réduits à l'essentiel, ces

personnages sont près à être cuisinés par Rossini" (très jolie critique de Riccardo Mascia).

La jeune Sofia aime le jeune Florville, mais elle est sous la tutelle de Gaudenzio, qui hait le père de

Florville... On apprend que Sofia a été promise au jeune Bruschino, inconnu dont l'aubergiste Filiberto

vient parler à Forville, qu'il prend pour son cousin. Le jeune Bruschino est enfermé par l'aubergiste

dans sa cave pour cause de dettes de boissons... Forville décide de se faire passer pour lui pour

épouser Sofia. Mais le père Bruschino se présente, qui ne reconnait pas son fils dans Forville.

Par un habile jeu de passe-passe, Forville va convaincre un policier qu'il est bien le fils de Bruschino,

que Gaudenzio presse d'accepter le mariage. Découvrant l'identité réelle de Forville, Bruschino père se

réjouit de jouer un bon tour à Gaudenzio, et accepte. Voilà les jeunes gens mariés. C'est le moment

que choisit le fils intempérant pour ressortir de l'auberge et venir réclamer son identité... trop tard!

Les solistes de l'Académie et le chef devant l'orchestre

Les solistes de l'Académie et le chef devant l'orchestre

L'Académie de Paris a déjà donné lieu à deux articles sur ce blog, pour deux concerts entendus à

l'Opéra Garnier. Ce sont de jeunes espoirs de la scène lyrique. Ils furent tous excellents, j'ai apprécié

particulièrement  Sofia, soprano interprétée par Ruzan Matashyan, Gaudenzio, baryton, interprété

par Pietro di Bianco, et Bruschino père, interprété par Damien Pass, dont les rôles sont virtuoses.

Il y eut des passages de quasi onomatopées à quatre ou cinq voix qui furient de grands moments

musicaux. L'orchestre était plus en retrait, quoique sur scène, avec cependant des participations

individuelles extra-musicales à la farce, en particulier de la part du chef, qui se révèle être un farceur.

En écrivant cet article, je pense aux oeuvres grandes ou petites de Rossini que j'ai chantées, et je cherche

les farces... Les dix pages de "amen" dans la petite messe solennelle? Je ne me prononcerai pas!

Le public d'hier soir apprécia beaucoup la farce du signor Bruschini, et les excellents

musiciens et chanteurs qui l'interprétèrent. La mise en scène de Mirabelle Ordinaire était

à la fois simple et élégante. J'ai filmé le bonheur exprimé du public aux saluts:

 

 

 

Une très jolie représentation, et une belle soirée, merci à tous!

NB: ma sympathie pour Enrique Mazzola ne remet pas en cause mes décisions antérieures,

et si on a pu le croire, c'est qu'il y a eu manipulation.

 

Sylvie, blogmestre

Il signor Bruschino
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