16 février 2017 4 16 /02 /février /2017 09:33

Il y a un mois que je voulais voir, revoir plutôt, Lohengrin. La durée de l'oeuvre fut un obstacle, et j'avais

déjà renoncé une fois après avoir trouvé une place. Le calendrier des représentations, qui s'achève

samedi, fit que je décidai mercredi de passer une deuxième soirée d'affilée à l'Opéra Bastille.

 

La place ci-dessous a été achetée d'occasion, et faisait partie d'un lot de deux. J'ai un reçu pour la place 32,

qui était hier soir occupée par une jeune femme, laquelle avait dû acheter l'autre place en ligne, mon billet

était pour la place 30. L'acheteur initial  n'avait pas rempli le nom du porteur lors de l'achat, c'est la raison pour

laquelle le billet est à mon nom, puisqu'il est nécessaire d'y inscrire un nom avant de pouvoir l'imprimer.

Lohengrin

Le spectacle durait près de 4h et demie avec deux entractes. Il s'agissait de la 665è

représentation de Lohengrin à l'Opéra national de Paris, et de la 10è dans cette mise en scène.

L'Orchestre, le Choeur de l'ONP, et les solistes étaient dirigés par Philippe Jordan.

Lohengrin

Voici ci dessous la vue sur la scène depuis ma place, au second balcon:

Lohengrin

Créé en 1850 à Weimar, Lohengrin est le troisième opéra romantique de la maturité de Richard Wagner,

après Le Vaisseau fantôme et Tannhäuser, et avant Tristan et Isolde (qui a fait l'objet d'un article sur

ce blog l'an dernier, vu au Théâtre des Champs-Elysées, interprété par l'Orchestre national de France).

Deux passages de Lohengrin sont particulièrement connus, le prélude, et la marche nuptiale.

Voici le prélude, sur fond de château de Neuschwanstein, en Bavière, où le roi Ludwig II recevait

Wagner dont il fut le mécène très actif avant de sombrer progressivement dans la folie.

 

 

 

Lohengrin est un personnage du roman Parzival du XIIIè siècle de Wolfram von Eschenbach. Il s'agit

de littérature courtoise en vers, en allemand. Lohengrin est décrit comme un chevalier arrivant sur une

nacelle tirée par un cygne, pour apparaître à Elsa, fille du roi de Brabant défunt.

 

 

Lorsque j'ai vu Lohengrin pour la première fois, c'était d'une place haut perchée à tarif étudiant au Théâtre de

Mulhouse, il y a plus de 20 ans, et le héros ressemblait bien à l'image ci-dessus, dans sa nacelle (dont je voyais,

de ma place, le câble qui la tractait). A l'Opéra Bastille, la mise en scène avait abandonné le style heroic

fantasy (que je trouve pour ma part bien adapté à Lohengrin), pour un décor et des costumes

XIXè siècle qui ne font pas vraiment rêver. Lohengrin était en costume noir et chemise blanche,

sa seule excentricité étant ses pieds nus. Ce choix rendait la compréhension un peu plus ardue.

 

L'histoire se passe en Allemagne, originellement au Moyen-Age. Le roi de Brabant est mort en

laissant deux enfants, Elsa et son frère Gottfried, sous la tutelle du comte Telramund. Un jour, Elsa

rentre seule de la forêt, sans Gottfried qui a disparu. La soupçonnant du pire, Telramund renonce à

l'épouser, et choisit Ortrud à sa place, qui devient, on le devine, une marâtre pour la jeune fille.

Neuf ans plus tard, le roi de Germanie passe par là et apprend l'histoire. Il convoque Elsa qui dit avoir

vu en rêve un chevalier qui viendra la sauver. Le chevalier arrive avec son cygne, symbolisé par un

jeune homme doté d'une seule aile de cygne, dans la mise en scène de l'Opéra Bastille. Le chevalier provoque

Telramund et gagne le combat, et la main d'Elsa. Alors que celle-ci se prépare au mariage, Ortrud instille

le doute dans son esprit, car elle pense que le chevalier a agi par magie, et qu'il doit être possible

de s'en débarrasser. Elsa le presse de questions pour connaître son nom, ce qu'il refuse, et qu'elle

accepte sur le moment. C'est en prélude au du 3è acte que se situe le deuxième passage très connu

de Lohengrin, la marche nuptiale du couple qu'il forme avec Elsa (vers 3'30 dans la vidéo qui suit).

 

 

 

 

Mais Elsa est rongée de doutes, et continue de questionner le chevalier, qui a jusqu'ici refusé de lui dire

son nom, mais reconnait qu'il vient d'un lieu où il connaissait la félicité. Elsa craint alors qu'il l'abandonne

pour retourner à cette félicité... Il finit par lui donner son nom, ce qui rompt le mariage. Il est Lohengrin,

le fils de Parcifal, gardien du Graal, et c'est le Graal qui l'a envoyé vers Elsa. Le cygne de la nacelle

est Gottfried, le frère d'Elsa, qui aurait encore été cygne un an avant d'être rendu à sa soeur. Elsa

perd Lohengrin, qui retourne auprès de Parcifal, mais son frère lui est rendu , qui devient roi de Brabant.

Ci-dessous, les choeurs et Ortrud, l'épouse de Telramund, à la fin du spectacle. Ortrud, interprétée

par Michaela Schuster avait une voix très puissante, et fut très applaudie à la fin de l'opéra.

On voit une partie du décor, constitué au troisième acte d'une mare avec des roseaux, enserrée

dans un bâtiment en équerre avec des galeries et des portes closes. Les choristes, puis les

trompettes furent disposés sur les galeries, ce qui était pratique. En revanche, la couleur marron sombre

du dispositif, et surtout l'absence de premier plan au début du 2è acte, créait une impression de prison.

L'arrière-plan n'est pas visible sur mes photos, il n'était plus éclairé à la fin du spectacle.

Lohengrin

Voici le mariage d'Elsa et de Lohengrin, à la fin du deuxième acte. Elsa était en en blanc durant tout

l'opéra. Pour son mariage, les robes s'ornèrent de crinolines. Elsa était interprétée par Edith Haller,

qui a une belle voix de soprane, reçut la plus grosse part des applaudissements comme il se devait...

avec son chevalier nu-pieds, qui avait mis des chaussures pour le mariage, chanté et joué par

Stuart Skelton (au centre de la photo ci-dessous, entre Ortrud en noir, et Elsa en blanc).

Lohengrin

Et voici les saluts des chanteurs, avec Philippe Jordan monté sur la scène, à la fin du troisième acte,

et de l'opéra. Le personnage avec un costume militaire est le roi de Germanie. Philippe Jordan fut

applaudi à chacune de ses arrivées dans la fosse d'orchestre, et encore davantage à la fin.

Deux belles soirées d'affilée, dans deux styles complètement différents. Je me suis demandé si les

choristes qui chantaient Lohengrin avaient déjà chanté la Messe en si mineur la veille?

Le Choeur de l'Orchestre national de Paris, et l'Orchestre, furent superbes dans l'opéra de Wagner,

comme ils avaient été superbes la veille dans la messe de Bach. Bravo, et merci!

Lohengrin

Sylvie, blogmestre

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