Il y avait hier soir un concert dirigé par Mikko Franck au grand auditorium de la Maison de la Radio,
interprété par l'Orchestre philharmonique de Radio France, et le Choeur de Radio France, présentant
des oeuvres qui m'étaient inconnues... mais tous les concerts de Mikko Franck auxquels j'ai assisté
m'avaient beaucoup plu, j'y suis allée en confiance, sachant que ce serait une belle soirée découverte.
J'avais une place au 2è balcon, mais celui-ci fut fermé, et ses auditeurs replacés. J'ai occupé la place 46
du 2è rang de la loge 4, me semble-t'il, au premier balcon. Voici l'auditorium vu de ma nouvelle place:
Le concert se composait de quatre pièces, deux par parties, et de deux parties. La première oeuvre,
d'Einojuhani Rautavaara, s'intitulait "Apotheosis", et avait été utilisée par Aki Kaurismaki dans l'un de ses films
(là, j'étais en terrain connu, étant une fan de Kaurismaki) (qui a fait jouer Jean-Pierre Léaud, ndlr!). La deuxième et la
troisième pièces, intitulées "Graffiti" et "Arena" étaient de Magnus Lindberg, qui nous fit l'honneur
d'être présent dans le grand auditorium, et de monter sur scène manifester sa joie d'être là (voir photo
ci-dessous). La quatrième pièce était de Claude Debussy, quatre fragments symphoniques extraits du
"Martyre de Saint-Sébastien". Il s'agissait donc d'une soirée franco- finlandaise, deux compositeurs
finlandais et un compositeur français ami de Sibelius au programme, et leurs oeuvres dirigées
par
Le premier compositeur finlandais, Rautavaara, avait été le professeur du second, Lindberg. L'oeuvre
lyrique post-romantique Apotheosis, composée entre 199é et 1996, est issue d'un opéra et d'une
symphonie dédiées à Vincent Van Gogh. L'oeuvre musicale évoque la lumière de la peinture, avec chants
d'oiseaux et choral de cuivres. Très joli et très agréable à entendre. La première oeuvre de Lindberg était
une commande de 2009, pour choeur et orchestre. Son inspiration est inattendue et amusante: il s'agit
des graffitis en latin trouvés sur les murs de la cité romaine de Pompéi, ensevelie sous la lave en 79 de
notre ère, et découverte conservée à partir du XVIIè siècle. Le livret précise que les inscriptions
découvertes à Pompéi "mêlent insultes, slogans politiques, remarques philosophiques, et descriptions
érotiques", ce qui "instaure dans la partition un dialogue dynamique entre les paroles et la musique".
Et voici le texte (je livre la traduction française par commodité, mais la version latine est plus amusante...) "vingt paires
de gladiateurs combattront aux calendes d'octobre... un pot de bronze a disparu, celui qui le rapporte
recevra 65 sesterces...Caeladus le Thrace fait soupirer les jeunes filles... Quand le soleil a brillé tout
le jour, il retourne à l'océan..." ( la Terre est encore supposée plate), je vous épargne les curiosités plus salaces!
Ce concert était résolument moderne, mais très accessible. Mes deux oeuvres préférées furent celles
de la première partie, dont la pièce chorale somptueuse interprétée par le Choeur de Radio France
sur les graffitis de Pompéi, une idée très originale et source d'inspiration amusante.
Nous sommes ressortis du concert un peu avant 22h, la Tour Eiffel scintillait encore.
Je me suis dépêchée de la filmer de la baie vitrée du premier étage de la Maison de la radio,
car quand nous sommes à l'extérieur, elle ne scintille plus! Le scintillement s'arrête peu après 22h.
Sylvie, blogmestre