Hier soir, suite à une après-midi difficile passée en partie au Palais de justice, dans la galerie marchande, qui fait salle
d'attente pour la chambre qui juge les appels en matière de tutelle, et en rechute de bronchite, je suis allée à l'opéra
au lieu d'aller à la répétition chorale. S'abstenir de chanter avec une bronchite permettait d'éviter d'aggraver la
situation, et j'avais besoin de distraction pour ne pas ruminer toute la soirée. Mais j'ai pensé à vous!
L'Opéra Bastille donnait hier soir le Chevalier à la rose de Richard Strauss.
J'avais une place achetée à un autre amateur d'opéra, tout en haut du deuxième balcon.
Heureusement, j'ai fini par m'habituer à la pente des lieux, et n'ai plus d'impression de vertige!
L'opéra de Strauss date de 1911, et il comprend trois actes. Le premier acte est assez statique,
mais les deux actes suivants sont très énergiques et joyeux. La mise en scène de Herbert Wernicke
est très réussie, et les décors sont étonnamment somptueux, en panneaux et jeux de glaces géantes
pivotantes. L'interprétation est assurée par l'orchestre et le choeur de l'Opéra national de Paris sous
la direction de Philippe Jordan, les enfants sont ceux du choeur d'enfants de la Maîtrise des Hauts-de-Seine.
Somptuosité des décors (image du site de l'Opéra de Paris)
Octavian était joué par une jeune femme mezzo-soprano, Daniela Sindram. En cherchant les
interprétations fameuses de cet opéra, on constate qu'Octavian est toujours joué par une femme... Et comme le personnage
Octavian se fait passer, dans l'opéra, pour la chambrière de la Maréchale, voici encore une farce en miroir: c'est une femme
qui joue un homme, et qui s'amuse à se faire passer pour une femme! On peut se demander si, en écrivant pour le personnage
d'Octavian une musique correspondant à la tessiture d'une mezzo-soprano, Strauss ne faisait pas de l'humour au second degré.
La musique est très viennoise, et même valsante, le style du Rosenkavalier est musicalement plus
accessible, plus populaire (dans le bon sens de l'expression) que les poèmes symphoniques du compositeur.
La Maréchale était interprétée par Michaela Kaune, le baron Ochs, en knickers et tenue de chasseur autrichien,
par Peter Rose, et Sophie par Erin Morley. L'opéra dure 3h15, et il y a 55 minutes d'entractes.
Il y avait un entracte entre les deux premiers actes, et entre les deux derniers. Je suis allée
me promener au premier entracte, et boire une bière au deuxième, à la santé de mes camarades choristes,
qui sortaient de répétition à cette heure là. Excellente bière d'ailleurs!
L'opéra Der Rosenkavalier est une réussite, on passe une excellente soirée.
Si vous avez l'occasion d'aller le voir, n'hésitez pas!
Sylvie, blogmestre