Ce 27 décembre, je suis allée au dernier concert de L'Ensemble vocal de
Notre-Dame de Paris, sous la direction de Sylvain Dieudonné, en l'église
Saint-Etienne du Mont, dans le 5è arrondissement. Partie de chez moi vers 19h, en
voiture, j'eus la chance d'attraper le dernier RER du jour à la station Laplace, pour Denfert-
Rochereau. S'ensuivit la prise du bus 38, vers le nord, un 38 double spécial grève, arrivé déjà plein
mais néanmoins pris d'assaut à chaque station, avec écrasement croissant des passagers déjà
entrés, jusqu'à complainte des écrasés. J'en sortis avec un vif soulagement à la station
Luxembourg, vers 20h05. J'arrivai vers 20h15 à Saint-Etienne du Mont, et achetai
mon billet de concert, puis m'installai à une place présentant une bonne visibilité.
Avant le concert, il y eut plusieurs interventions, expliquant ce que j'ai écrit dans l'article précédent:
suite à l'incendie de la cathédrale, le licenciement pour raison économique de plusieurs enseignants
de la Maîtrise de Notre-Dame, avait été décidé, dont celui du chef du département de musique
médiévale. Ce qui avait soulevé l'incompréhension, tant par la qualité de son enseignement que
par l'essence même de celui-ci, faut-il rappeler que la musique médiévale est contemporaine
de Notre-Dame de Paris? Comment pouvait-on restaurer l'édifice et le priver de ce trésor
immatériel qui lui appartenait depuis 700 ans?. L'heure était à l'émotion, mais le principal
intéressé était volontairement heureusement dans l'esprit d'un joyeux concert de Noël.
Ce fut donc une heure et demie de joie, et même un peu plus, car aux sept participants initiaux
se joignirent à la fin de nombreux élèves ou ex-élèves de la Maîtrise, présents à ce dernier
concert médiéval, pour nous chanter deux choeurs supplémentaires à la fin.
Les acteurs de ce concert étaient cinq choristes féminines, trois sopranes, deux
altos, et un contre-ténor, accompagnés par trois types d'instruments: une vièle à
archet, plusieurs tambourins, et des cloches rescapées de Notre-Dame, un peu plombées
et fêlées nous dit-on, mais tout à fait sonores et agréables à entendre, et un chef de choeur.
Le programme de la soirée était composé de chants exclusivement en latin, portant
ces noms que l'on n'entend plus beaucoup voire plus du tout de nos jours: rondeau,
conduit, organum, motet... Le premier chant choisi pour illustrer cet article, ci-dessus,
un rondeau intitulé "Ecce mundi gaudium", évoque la joie du monde que représente
la naissance de l'enfant Jésus. Le second chant choisi, ci-dessous, un organum,
"Viderunt omnes" psalmodie tous les confins de la Terre qui verront le salut de Dieu.
Il y eut en alternance des chants plus ou moins enlevés, à une ou deux voix, toujours
très belles . A la fin du concert, les maîtrisiens petits et grands qui avaient appris la
musique médiévale avec Sylvain Dieudonné rejoignirent les choristes sur l'estrade
devant l'autel, et tous chantèrent deux morceaux de leur répertoire. Je connais
le premier et vais certainement en retrouver le titre, sinon, je solliciterai une aide extérieure...
Puis ils commencèrent le chant final, et partirent de l'estrade pour entamer une
procession autour de l'église, qui se termina de retour sur l'estrade. Il y eut de longs
applaudissements, le public s'étant levé. On sentait l'émotion des auditeurs...
Après le concert, j'ai conversé avec le chef de choeur, très souriant et en forme,
dans la joie du moment, qui venait d'effectuer une sortie en beauté. Vers 22h30,
je suis repartie à la recherche des transports publics, et dus utiliser trois bus, un tram, et finalement
ma voiture, pour rentrer chez moi, aux alentours de minuit. Heureusement moins compactée que
dans le bus de l'aller... cette grève est très dissuasive en matière de sorties nocturnes!
Sylvie, blogmestre