19 janvier 2018 5 19 /01 /janvier /2018 09:34

Il y avait hier soir au Théâtre des Champs Elysées un concert de l'Orchestre National de France et de

la Maîtrise et du Choeur de Radio France, qui proposait la troisième symphonie de Gustav Mahler.

En concurrence, si l'on peut dire, la Philharmonie de Paris proposait la 39è symphonie de WA Mozart, et la 3è symphonie d'Anton Bruckner. J'ai beaucoup hésité. Dans ma forme normale, j'aurais fait les deux, sur deux jours. Il s'est passé des choses bizarres lors de mes tentatives de réservation à la Philharmonie, et la salle étant finalement pleine les 17 et 18 janvier, j'ai renoncé. Pour le Théâtre des Champs Elysées, c'était l'inverse, le taux de réservation de la salle n'évoluait pas sur l'écran de mon ordinateur depuis plusieurs jours, ce qui était très curieux, car habituellement l'ONF et le Choeur de Radio France remplissent le théâtre, d'autant que les deux sites internet proposaient la réservation, celui du Théâtre, et celui de Radio France. La billetterie du Théâtre n'est peut-être pas en cause d'ailleurs, car j'ai du faire mon code secret trois fois pour que le paiement puisse se faire, ce qui était anormal. J'en suis venue à me demander si, croyant accéder au site du Théâtre des Champs Elysées, je n'accédais pas à une copie du site faite quelques jours plus tôt, avant les dernières réservations, c'est du piratage, mais c'est techniquement possible, une redirection vers une page écran.

Mahler, 3è

Mais revenons au concert... Hier après-midi, je décidai d'aller entendre la 3è symphonie de Mahler,

si j'étais suffisamment en forme pour sortir. Surprise: la salle était quasiment pleine (donc ce qui s'affichait sur mon ordinateur depuis plusieurs jours était... un faux). On me proposa une place encore libre au premier rang du 1er balcon, dans la catégorie demandée, dont je découvris après coup qu'elle avait été réservée par quelqu'un d'autre, un nom hispanique. On m'a donc vendu un billet réservé, voire déjà acheté, par quelqu'un d'autre que manifestement je n'étais pas, en me disant qu'il s'agissait d'une place libre, il semble qu'elle apparaissait telle sur l'écran de l'accueil. Quoique je l'aie achetée à 19h57*, je n'ai pas bénéficié du tarif de dernière minute (c'est tout ce que j'ai remarqué sur le moment), je n'ai eu que le temps de monter au 2è étage, l'orchestre était déjà en place, et le choeur entrait. A la décharge de l'accueil, je me souviens d'un autre concert au TCE avec l'ONF, où il y avait eu une double réservation de certaines places, mais c'était avant la mise à jour informatique du site.

Mahler, 3è
Mahler, 3è

On ne sait donc pas qui est allé à ce concert hier soir, moi qui ai payé, ou Francisco qui avait réservé? Francisco était peut-être ailleurs dans la salle... Il y avait quelqu'un dans mon fauteuil à mon arrivée, mais ce n'était pas Francisco.

L'occupant du siège 6 de la rangée N voyait ceci depuis sa place:

Mahler, 3è

J'avais déjà entendu  la 3è symphonie de Mahler interprétée par l'Orchestre philharmonique de Radio

France, et le Choeur de Radio France, sous la direction de Mikko Franck en 2016 en la basilique de

Saint-Denis (c'est d'elle dont j'avais pensé qu'elle faisait du bien aux gisants...). Je l'ai entendue à nouveau, à

la Philharmonie en 2017, interprétée par l'Orchestre Pasdeloup, sous la direction de Wolfgang Doerner.

J'avais déjà eu deux perceptions différentes de cette symphonie, que vous trouverez dans les deux

articles en lien, et eus la surprise, en ce troisième lieu, troisième ensemble, troisième acoustique,

de ressentir encore autre chose. Mon niveau de culture mahlérienne s'est peut-être amélioré!

Mahler, 3è

 La symphonie comporte six mouvements, le premier étant particulièrement long, suivent le 2è et le 3è,

plus courts, instrumentaux aussi. Dans ces trois premiers mouvements, je vois une exposition de

musiques variées: des thèmes repris à d'autres, citations musicales, de la fanfare (à l'époque où

j'apprenais la flûte traversière, j'avais envisagé de participer à une fanfare, et avais renoncé en constatant

que les flûtes s'époumonaient mais restaient inaudibles au milieu des cuivres). Dans un orchestre symphonique,

les flûtes restent audibles (je remarque au passage que toutes les traversières de la soirée étaient en vermeil), mais

le oum-pah-pah guette... Non, j'exagère, Mahler est un compositeur raffiné, originaire de Bohême, et non de

Bavière, cependant, Mahler a le culte des ritournelles populaires, ce qui donne un petit air connu.

Les trois premiers mouvements me sont apparus catalogues de diversités musicales. Puis vint le 4è,

chanté par la mezzo-soprano d'abord, et lorsque les enfants chantèrent, cela ressemblait à des

Noëls anglais. Pas du tout Stille Nacht, Es ist ein Schiff geladen, O Du fröliche, non: des Weihnachts

carols en allemand, un objet musical hybride, signé Mahler. Je situe dans ce 4è mouvement un

tournant dans la symphonie, qui prit soudain une cohérence nouvelle.

Mahler, 3è

Il y eut encore deux mouvements, un adagio très recueilli, spirituel, suivi d'un mouvement brillant et

d'une fin éclatante. Le concert fut très applaudi. Le chef, originaire de l'Ohio, aux Etats-Unis, était très

heureux de la prestation de l'orchestre, il a serré la main de la moitié des musiciens!

Les enfants que j'avais entendus il y a deux ans à leur entrée dans la Maîtrise avaient grandi... ils

chantaient la voix d'alto dans les chants, les adultes chantant la voix de soprane.

A la fin du concert, leur chef de choeur, Sofi Jeannin, monta sur scène avec la soliste mezzo-soprano

Anna Larsson, et le chef Robert Spano. Le premier violon, toujours excellent, était Luc Héry.

Mahler, 3è

Le concert s'est terminé vers 22h, plus tard que l'heure estimée. Une averse soudaine nous a assaillis alors

que nous attendions le bus, puis je suis montée dans le 80. J'ignorais que je n'y montais pas seule, mais que j'allais être accompagnée jusqu'à mon retour chez moi. Après le 80, il y eut le 92, qui n'était pas affiché, et que j'attrapai à la volée, puis à Montparnasse, une longue attente du 58 qui n'en finissait pas...

Mahler, 3è

C'est là que j'ai retourné le ticket, mais rien ne s'est produit avant la Porte d'Orléans, et là, crac, tentative de surimpression d'une autre heure de montée dans le bus, destinée à effacer la première oblitération. J'aurais pu prendre le métro, me direz-vous, ou même le RER, mais voilà, les retours sont devenus une chasse au lapin dans les sous-sols, alors je reste en surface.

Mahler, 3è

Résumons: j'avais un billet au nom de quelqu'un d'autre, et mon ticket de bus aurait du être illisible, ou comment

faire disparaître quelqu'un d'une soirée... Après encore deux bus, je suis arrivée en vue de mon domicile, entre quelques jeunes gens d'origine africaine, disposés dans des rues habituellement désertes à cette heure tardive, sur mon chemin, dont l'un dansait sur le trottoir en agitant bras et jambes, me regardant en coin, pas très rassurant, et deux autres qui avaient entrepris de chanter avec une guitare sur un autre trottoir au sol mouillé de pluie, à 23h45 ( très crédible!)

A ce degré de manipulation, de phagocytage de ma vie, moi, je décroche... avis aux Franciscos et éventuels Manuels.

Par ailleurs, j'en ai assez de mettre deux fois plus de temps à rentrer chez moi le soir, et de m'épuiser.
Soit la course au lapin s'arrête, soit je balance.

 

Sylvie, blogmestre

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