Je suis retournée au Louvre hier, en testant la formule nocturne, proposée deux soirs par semaine.
J'avais réservé un billet pour la tranche horaire de 18h, et suis partie d'Arcueil gare à 17h37*
(le ticket de RER n'est presque pas encré)
Je suis arrivée au musée vers 18h20, par le carrousel sous la pyramide.
Après avoir validé mon billet au contrôle de l'aile Richelieu (qui fait face au Palais-Royal, ancien Palais
Cardinal, où vivait le Premier ministre de Louis XIII, comme il se doit), j'ai exploré la statuaire française
avec un immense plaisir (j'y suis restée plus d'une heure!). L'avantage de la visite en soirée, c'est que l'on
a tout son temps, et que les autres aussi. Pas de demandes polyglottes avides de capter et de
facebooker la Joconde sur leur smartphone... rien que du temps, de la beauté, et du bonheur.
Pendant que nous étions bien protégés à l'intérieur, les statues semblaient regarder par les fenêtres,
la pluie qui s'était mise à tomber sur la rue de Rivoli... La statuaire française présente des visages
expressifs et incroyablement vivants. Voici le montage vidéo effectué à partir de mes photos,
sur une musique extraite de l'opéra Alcyon de Marin Marais, Marche des matelots.
La vignette de la vidéo montre une sculpture en bronze de Louis XIV jeune qui vécut au Louvre, comme son
père et son grand-père, et la dynastie des Valois qui l'avaient précédé, jusqu'à sa majorité. Il décida
d'agrandir Versailles pour en faire un palais, y faire venir la Cour, et surtout se mettre à l'abri de Paris,
où il avait été l'otage de la population et des nobles durant la Fronde, après la mort de Louis XIII et de Richelieu.
Dans cette vidéo, dont les photos ont été choisies pour leur diversité et leur expression, on peut
reconnaître quelques personnages célèbres: Louis XIV, Louis XIII, Corneille, La Fontaine, Racine,
Marie-Antoinette, Napoléon, le renard sans son corbeau, Rousseau, Neptune et quelques
autres divinités antiques... j'en oublie! J'ai choisi de faire ce montage à partir de statues françaises car ce sont
les plus "jeunes" de la visite, elles ont bénéficié de l'héritage de la statuaire grecque, romaine, antique,et
allient l'élégance à l'expression, certaines présentent même un déséquilibre surprenant (à la fin du montage).
Après une heure de statues françaises, j'arrivai brusquement en Mésopotamie antique.
Passer quelques heures au Louvre est un bain historique et aussi d'une certaine manière un bain
de jouvence, car on y retrouve toutes les illustrations des manuels scolaires de notre enfance...
ou de nos lectures d'adolescence. Voici Sumer, le Tigre et l'Euphrate, les runes...
Un passage par la peinture flamande, où j'aperçus le portrait par Van Dyck de Charles Ier, roi
d'Angleterre décapité par ses sujets au milieu du XVIIè siècle, dont le sort funeste a fourni à
Alexandre Dumas le sujet du deuxième tome des Trois mousquetaires, "Vingt ans après".
Et beaucoup d'autres très belles peintures, dans la contemplation desquelles on pouvait s'absorber
(dont moult autoportraits de Rubens, sans compter ceux qui sont certainement restés au pays!)
Puis c'était la statuaire grecque: plastique remarquable, finesse des sculptures, visages peu
expressifs, nez caractéristique, ribambelle de dieux... Voici Athena, fréquentée dans le manuel d'histoire
de 6è sur "L'Egypte, l'Orient et la Grèce"... Je la reconnus immédiatement. C'est surprenant, cette
capacité de la mémoire d'identifier des personnages vus en image des dizaines d'années auparavant.
Et voici la statuaire romaine (je ne sais plus quand j'ai changé d'aile pour passer à l'aile Sully, deuxième contrôle
du billet, avant la statuaire grecque je crois), le nez est marqué, les visages sont expressifs. Mais l'appareil
photo n'en peut plus... sa batterie me lâche d'un seul coup, après cette dernière photo.
L'appareil photo avait emmagasiné environ deux cents clichés...!
J'ai terminé la visite de l'aile Sully, en passant par des statues espagnoles et italiennes, et suis
ressortie du Louvre environ trois heures après mon arrivée, par le Carrousel. Puis je me suis mise en
quête d'un commerce pour trouver du jus d'oranges, d'où j'ai aussi rapporté un boulgour à la menthe fraîche...
à 21h55** (le Louvre fermait à 21h45), et j'ai repris le métro à... le ticket n'est presque pas encré non plus,
mais on déchiffre 21h53*** (curieux cette épidémie de tickets presque pas encrés, non? pas de reçus non plus...)
Heureusement que je n'avais pas découvert la fourchette en plastique sous le couvercle, j'avais si faim que
je crois que j'aurais mangé le boulgour arrosé de jus d'oranges sur le quai en attendant le RER!
Sylvie, blogmestre
PS: je recommande chaudement la visite du Louvre en nocturne