Hier, j'ai repris les activités musicales et concertantes... doucement. Un concert d'après-midi
salle Gaveau, donné par l'Orchestre Pasdeloup sous la direction de Jean-François Verdier.
J'avais une place au "pourtour paradis", c'est à dire pour la rangée de fauteuils sans visibilité
qui borde la salle au premier balcon. Je suis arrivée en avance, la salle se remplissait doucement.
Ci-dessus la salle Gaveau vue de la place 11 du pourtour paradis. Le programme proposait
cinq pièces: l'ouverture de Coriolan de Beethoven, le Rondo capricioso de Saint-Saëns,
Peer Gynt de Grieg, le 2è concerto pour piano de Liszt, et la première symphonie de Beethoven.
La salle finit par être bien pleine d'auditeurs. Quand la lumière s'éteignit, je pus m'asseoir à une autre
place que la mienne, qui n'avait semble-t'il pas été réservée, au centre droit, premier rang. J'aime bien aussi
les concerts de journée, voire de déjeuner. L'ambiance est différente de ce qu'elle est en nocturne.
Pour ma reprise d'activité, c'était parfait, retour plus facile en cas de problème.
Voici l'Orchestre Pasdeloup installé sur scène. La photo a été prise avant le concerto de Lizst,
alors que le piano venait d'être mis en place parmi les musiciens. Comme vous pouvez le constater,
cette place était beaucoup plus favorable, visuellement, quoique dotée d'une barre, cause probable de sa
non-réservation (l'appareil photo visait en dessous de la barre). Les cinq oeuvres du concert furent enchaînées
sans entracte, sauf mouvements de piano et de musiciens. Il y eut une 6è oeuvre inconnue,
sous la forme d'un bis interprété par le jeune pianiste Alexandre Kantorow.
Ci-dessus, l'orchestre avant Peer Gynt, où il y avait des trombones. C'était un concert XIXè siècle,
solidement encadré par deux oeuvres beethoveniennes. L'ouverture de Coriolan, d'une durée de
7 minutes, ouvrait le voyage musical. Les lecteurs de ce blog se souviendront que cette oeuvre faisait partie d'un
concert à la Philharmonie il y a un mois, ayant fait l'objet d'un article. Il y eut un grand fracas ponctué, vers la fin
du morceau, ressemblant aux finales dont le compositeur était friand, qui fut applaudi par une partie
des auditeurs, pensant que le morceau était fini, au grand amusement des autres. Coriolan se termine
en mourant, sur trois pizzicati de cordes... Les autiteurs imprudents surveillèrent les bras du chef pour le restant
du concert ! Le Rondo capricioso de Saint-Saëns, précédé de son introduction, est une œuvre pour
violon virtuose. La partie de soliste était interprétée par Arnaud Nuvolone, premier violon de l'Orchestre
de l'Opéra national de Paris, et violon solo de l'orchestre Pasdeloup.
On voir Arnaud Nuvolone ci-dessus à sa place de premier violon, Jean-François Verdier étant de dos.
Le violoniste était remarquable, et le violon aussi ! Il y eut des marques de ferveur de la salle, après
cette œuvre qui datait de 1863. On ajouta quelques cuivres pour la suite d'orchestre de Grieg, datant de
1888, et composée de 4 mouvements, qui fait partie des oeuvres classiques préférées de beaucoup
de mélomanes, pour son romantisme, son émotion, et son caractère dansant et éthéré. Le roi des trolls
que décrivait la musique s'emballa un peu sur la fin, les contrebasses avaient du mal à s'imposer aux bassons, puis ce
furent les trombones qui étaient à la peine du fait des violons. Effet d'acoustique? La répartition des motifs ne sonnait pas
comme on l'entend habituellement, mais seulemeent dans le fortissimo final. Peer Gynt fut très applaudi.
Peer Gynt était le pivot central de ce concert, après lequel il y eut un deuxième morceau virtuose, au
piano cette fois, le 2è concerto de Liszt. Les trois mouvements du concerto étaient formés en sonate,
constituant un mouvement ininterrompu, joué par le jeune virtuose Alexandre Kantorow, qui déclencha
encore plus de ferveur dans le public que le violoniste solo, bissant jusqu'à ce qu'il nous interprète une autre pièce.
La première symphonie de Beethoven, qui terminait le concert, fut créée en 1800, elle est donc encore
du XVIIIè siècle, formellement. A ma grande surprise, je n'étais pas sûre de l'avoir déjà entendue (ou du moins pas
de multiples fois comme ses suivantes !) C'était donc du Beethoven en devenir, les prémices des grandes
symphonies du futur, indépassables pour Brahms, Mahler, et bien d'autres. Emouvant, finalement !
Quelques mots de Jean-François Verdier que je voyais diriger pour la première fois: il est clarinettiste
et super-soliste à l'Opéra de Paris, chef d'orchestre, et compositeur de contes musicaux pour enfants,
auteur notamment d'une suite de Pierre et le Loup intitulée "Le canard est toujours vivant !" Ce qui me va droit au
cœur car le martyre du canard dont le hautbois jouait la petite musique dans le ventre du loup me tirait des larmes
quand j'étais enfant...Merci pour le canard, je vais me mettre en quête de ce conte !
(on ne grandit jamais tout à fait, pas vous?)
Le concert se termina vers 17h45.
Sylvie, blogmestre