17 octobre 2016 1 17 /10 /octobre /2016 07:34

Dimanche 16 octobre, je suis partie d'Arcueil-gare un peu tard, ai pris le train de 9h52 et suis arrivée en gare de Saint-

Michel Notre-Dame vers 10h05, ai trouvé les distributeurs encombrés de touristes bataillant en multilingue, ai réussi à

imprimer un ticket à 10h07* d'où j'ai enlevé les données confidentielles, puis grimpé les escaliers vers le parvis de

Notre-Dame. La messe grégorienne avait commencé, les enfants de la Maîtrise chantaient le Gloria.

Dimanche 16 octobre 2016

J'ai participé aux deux messes, grégorienne de 10h, et internationale de 11h30. La première était animée

par la Maîtrise d'enfants, sous la direction de Sylvain Dieudonné, et la deuxième par quatre solistes

SATB. Dans l'Evangile selon Luc, Jésus évoquait un juge sans crainte de Dieu et sans respect pour

les hommes, qui accédait quand même à la demande de justice réitérée d'une veuve, pour qu'elle

"arrête de l'assommer". Cette parabole, destinée à mettre en exergue la justice divine est psychologiquement fine,

quoique peu amène pour l'image de la justice humaine, et justifiant les excès procéduriers de plaignants déboutés.

Psaume responsorial grégorien

Psaume responsorial grégorien

Les quatre solistes de la messe internationale chantèrent le Kyrie, le Sanctus et l'Agnus Dei de la

messe d'Orlando de Lassus "Puisque j'ay perdu", et l'Ave verum corpus de William Byrd, ci-dessous.

 

 

A la fin des deux messes il nous fut rappelé un prochain grand concert de la Maîtrise de Notre-Dame,

le 18 octobre à 20h30, en la cathédrale, comportant  les Vêpres d'un confesseur de Mozart en

pièce majeure, un Cantus d'Arvo Pärt, et des chants bibliques d'Antonin Dvorak.

Soleil matinal dans les vitraux

Soleil matinal dans les vitraux

La messe internationale s'est terminée vers 12h40**, je suis ressortie en direction de l'Hôtel de Ville,

par le Pont d'Arcole, car je devais rejoindre la Comédie Française après une pause repas.

Il faisait beau et doux. Pendant les deux messes, un très joli soleil

avait illuminé les vitraux dans le fond du choeur de la cathédrale.

L'Ile de la Cité et Notre-Dame vues du Pont d'Arcole

L'Ile de la Cité et Notre-Dame vues du Pont d'Arcole

Dans l'autre sens, il y avait brunch devant l'Hôtel de Ville. Mais il fallait être invité! Un monsieur qui avait déjà

mangé me montra son invitation et me confia avec regret que les portions étaient petites.

Brunch "anti-gaspi" devant l'Hôtel de Ville

Brunch "anti-gaspi" devant l'Hôtel de Ville

Je pris le métro à la station Hôtel de Ville, et sortis à Palais-Royal. Une petite halte dans un magasin

d'alimentation ouvert le dimanche à proximité du théâtre, puis déjeuner devant le Louvre...

Dimanche 16 octobre 2016

Avant de rejoindre la place Colette, où un petit orchestre jouait du Pachelbel.

 

 

 

Puis j'ai retiré ma place à l'accueil de la Comédie Française.

Dimanche 16 octobre 2016

La pièce représentée était "Père" d'August Strindberg, une histoire grinçante et sans espoir.

Un homme devient progressivement fou sous l'influence des femmes de sa maisonnée, en

tentant de soustraire sa fille à l'influence des autres personnalités féminines familiales. Avec l'aide

d'un médecin, à qui son épouse présente habilement les faits, qu'elle s'est arrangée pour falsifier

ou orienter, le père de famille est poussé à bout, puis ayant commis une voie de fait, mis sous

tutelle, et meurt en camisole de force. Michel Vuillermoz dans le rôle titre était excellent.

La mise en scène était d'Arnaud Desplechin, qui a écrit une lettre aux acteurs de la pièce, laquelle

figurait dans le programme qui nous avait été distribué. Il y évoque une guerre des sexes et l'aspiration

de la mère, épouse du Père, à s'émanciper. A contrario, j'ai vu dans celle-ci, jouée par Anne Kessler,

un personnage hystérique et mortifère, qui utilise la minorité de genre du père dans la communauté

familiale pour exercer le sadisme et la toute-puissance d'un esprit malade. Ainsi, elle intercepte son

courrier et le prive des bénéfices de ses découvertes scientifiques, qu'il ne pourra pas publier à

temps. Elle déforme volontairement ses actions et propos en les rapportant au médecin, qui ne

connait pas son époux, et dont elle a obtenu l'affectation auprès d'eux. Elle tisse patiemment une

toile d'araignée autour de cet homme qu'elle finira par dévorer, comme le font les arachnides après fécondation.

Le livret parle aussi du naturalisme à la Zola, je serais plus proche de cette vision de la pièce.

Dimanche 16 octobre 2016

Voici les acteurs aux saluts. Strindberg démonte avec brio une mécanique sans pitié, où comment

la loi permet de se débarrasser en toute "légalité" d'une personne qui vous encombre. En effet, alors

que la mère a un entretien avec le médecin, qui a compris qu'elle lui mentait pour garder sa fille, celui-

ci lui fait part involontairement de la marche à suivre pour obtenir la tutelle de l'enfant: faire passer

le père pour fou, stratagème que la mère ignorait jusque là. Elle va donc s'ingénier à rendre son mari

fou en instillant le doute sur sa paternité, puis provoquer une agression (il lui lance un projectile,

qui ne l'atteint pas), la faire constater, et le faire vêtir de la camisole de force par sa nourrice à lui,

raffinement de cruauté (la camisole illustre très bien la manière dont une araignée entortille ses proies pour les

immobiliser). Je ne pense pas que ce soit un duel homme-femmes, la jeune fille n'est pas du tout

perverse, mais la mère l'est énormément. Peut-être est-ce un effet de la condition féminine au

XIXè siècle... Le père a aussi des revendications, et détaille l'abandon de ses ambitions personnelles

pour avoir privilégié le soutien de sa famille. Ce couple s'est détruit mutuellement, mais le plus fou

des deux, c'est elle, de mon point de vue (je ne peux pas être accusée de misogynie!) Il est glaçant de

voir que la Justice a prévu un dispositif permettant de dépouiller le père de ses prérogatives de chef

de famille, et que ce dispositif peut être manipulé pour interner un homme qui n'est pas fou.

Il est vertigineux de constater que ce dispositif institué dans l'intérêt général et celui des familles,

peut être employé comme instrument de persécution contre un homme qui est sain d'esprit

et a toujours rempli correctement ses devoirs de père de famille.  Une mécanique infernale de

l'esprit humain décortiquée pendant deux heures, et son aboutissement judiciaire délirant.

Nauséeux, mais réel, et toujours d'actualité, malheureusement.

 

Dimanche 16 octobre 2016

La pièce vient d'être remise à l'affiche de la Comédie Française où elle restera plusieurs semaines.

Elle fut très applaudie, après une hésitation du public  due à la mort inattendue du personnage principal.

Le spectacle s'est terminé vers 16h, il faisait toujours beau et chaud dehors, et l'orchestre sur

la place Colette avait terminé son concert d'après-midi dominical.

 

Sylvie, blogmestre

Dimanche 16 octobre 2016
Dimanche 16 octobre 2016
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