L'orchestre de Paris a donné hier soir en concert, sous la baguette de son nouveau chef Daniel Harding,
la 10è symphonie de Mahler, et la donnera à nouveau ce soir, dans la grande salle de
la Philharmonie de Paris. J'étais au concert de ce 21 septembre.
La salle était très pleine, mais il restait quelques places vides, peut-être des personnes ayant constaté que Mahler
n'était réputé avoir écrit que 9 symphonies complètes et jouées, tardivement prises de doutes?
Je cite à ce propos le livret qui nous a été distribué, il y avait "une malédiction du chiffre 9, nombre
indépassable des symphonies de Beethoven" (rappelez-moi combien Mozart a écrit de symphonies jouées...)
La 10è symphonie posthume de Mahler, est en fait une reconstruction orchestrée par Deryck Cooke en
1960 à partir de fragments et d'esquisses non orchestrées. Elle compte cinq mouvements. Il y eut
d'autres orchestrations, mais celle de Cooke est la plus communément admise. Elle dure 75 minutes.
Ce qui m'a frappée hier soir, c'est l'engouement, le coup de coeur (amplement mérité) du public pour le
jeune chef britannique.
La Xè symphonie de Mahler est une oeuvre de visionnaire qui sent la mort. La mort du
compositeur, qui surviendra dans l'année, et l'empêchera de la terminer, et la mort de tous ces hommes
qui s'affronteront dans le combat d'extermination de la guerre de 14-18 auquel son pays prendra part.
L'angoisse et les soubresauts de conscience de l'inéluctable y sont très perceptibles.
C'est aussi la suite de l'évolution de Mahler vers une musique plus symbolique et moins mélodieuse.
On a écrit de sa sixième symphonie qu'elle était angoissée, que dire de la dixième?
Un concert intéressant et magistral, bien que je lui préfèrerai les concerts Schumann et Brahms (à venir).
Voici ci-dessous la couverture du magazine Cadences de septembre./ octobre 2016
Allons-nous tous devenir Harding-maniaques? That's the question.
Sylvie, blogmestre
NB: le magazine Cadences est distribué gratuitement devant les grandes salles de concert, avant les concerts,
il traite de l'actualité de la musique classique vivante à Paris et en Ile-de-France,
ce numéro contient aussi un artcle très intéressant sur Eliogabalo