Il y avait hier soir le Magnificat de Jean-Sébastien Bach joué et chanté au Théâtre des
Champs Elysées, par le Bach collegium Japan, et solistes européens, dirigés par Masaaki Suzuki.
J'avais une place de catégorie 5, et comme il m'est arrivé précédemment, je n'avais pas remarqué qu'il s'agissait d'une loge...
La loge était bien en face de la scène, mais de la place 4 je verrais fort peu. Le théâtre était complet, mais il manquait quelques
personnes et beaucoup jouaient aux fauteuils musicaux, ce que je fis aussi, et me retrouvai au premier rang du second balcon.
Ci-dessus, la vue de ma nouvelle place, et ci-dessous, la superbe vue sur le remarquable plafond
du théâtre, avec ses fresques et ses dorures, bénéfice exclusif du second balcon.
Le concert comprenait deux cantates de Bach en première partie, Ich hatte viel Bekümmernis
(BWV 21), et Vergnügte Ruh, beliebte Seelenlust (BWV 170). Suivait un entracte, et en
seconde partie le Magnificat en ré majeur (BWV 243), lui même divisé en douze parties.
Voici les musiciens et le choeur vus de ma place au second balcon:
Le concert commença par les deux cantates, chantées par le choeur et alternativement par des
solistes, qui chantaient aussi dans le choeur, dans leur pupitre respectif, pendant les parties chorales.
C'était une musique berçante, dont les quelques aspérités étaient données par les solistes, et les
trompettes, que j'écoutais en regardant le beau plafond et ses dorures au dessus de moi. L'orchestre Bach
collegium Japan était lisse dans sa sonorité et ses mouvements (les violonistes étaient particulièrement calmes...),
ma voisine mentionna Philippe Herreweghe, dont elle préférait l'interprétation (oui, mais il est Belge, c'est plus facile pour
lui d'interpréter de la musique baroque allemande que pour des musiciens japonais), mais je pensais aussi que ces
cantates manquaient de ces petites baroqueries que nous, les Européens, affectionnons, comme les
croches par deux accentuées sur la première. Après l'entracte, ce fut le Magnificat, et je cessai de regarder le
plafond, pour me concentrer sur les musiciens et les chanteurs. Un contre-ténor commença à réveiller
le concert, puis ce fut le choeur, puis les trompettes qui créèrent de l'entrain. Il s'agissait de la version
en ré majeur de 1726, tonalité choisie en alternative au mi bémol majeur initial, pour que les trompettes
sonnent mieux. Le Magnificat fut très réussi, et plut au public très nombreux. Il y a ainsi des oeuvres
qui remplissent les salles de concert, et celle-ci en fait partie. Nous n'avions pas de livret, mais vous pouvez
prendre connaissance ici de la fiche du concert. Il y eut beaucoup d'applaudissements et de rappel du chef,
qui sortait, puis revenait seul car les solistes étaient à la fin du concert intégrés au choeur.
Un concert très agréable, et un grand classique baroque toujours populaire, qui nous revenait par
l'Extrême Orient, c'était intéressant (M. Suzuki a enregistré toute l'oeuvre de Bach, quelle passion!)
Je n'ai pas pu photographier Masaaki Suzuki, qui était très éclairé, et dont la chevelure renvoyait la lumière.
C'est toujours surprenant de voir dans une photo disparaître un visage par excès de lumière...!