Hier soir il y avait au grand auditorium de la Maison de la radio, un troisième concert donné par l'Orchestre
national de France sous la direction de Riccardo Muti, auquel j'ai pu assister, ayant eu la chance de
passer par là quand les réservations ont été ouvertes. Le programme comportait le concerto pour piano
et orchestre de Robert Schumann, et la fantaisie symphonique "Aus Italien" de Richard Strauss.
Le maestro, très applaudi à son arrivée, s'est adressé à nous en italien, sans traduction, devant
les caméras de télévision que l'on peut voir sur les images. J'ai compris qu'il dédiait ce concert
aux victimes des attentats de Bruxelles, et demandait une minute de silence préalable à la
"fête musicale". Il a terminé son allocution en demandant que tous, "tutti", se lèvent.
L'orchestre et le public se sont instantanément exécutés, comme un seul homme!
(je n'aurais pas imaginé que tant de monde comprenait l'italien...)
L'orchestre aurait presque pu être qualifié de formation intimiste dans Schumann, c'est pleinement
déployé qu'il a abordé la fantaisie de Strauss. L'oeuvre a été créée en 1886, c'est une fantaisie
symphonique en quatre mouvements. Le compositeur n'avait que 22 ans, et le livret citait des références
comme Schumann, Berlioz, et même Mendelssohn... Personnellement, je pensais surtout à Strauss,
Richard, en écoutant cette symphonie à l'envers (elle commence par un mouvement lent)! Il y avait des
préfigurations de ses oeuvres futures, de ses poèmes symphoniques, en germe dans son imaginaire.
Le livret me rejoignait pour le troisième mouvement. C'est ici que Riccardo Muti montra pleinement son
talent, il dirigeait avec fougue, on sentait l'orchestre suspendu à ses gestes. Le quatrième mouvement
m'était très familier, il venait d'une chanson populaire italienne en vogue à la fin du XIXè siècle...
Le concert se termina brillamment, et le chef distingua les musiciens méritants en les faisant
lever les uns après les autres, sous nos applaudissements.
C'était un très beau concert. Et il est toujours intéressant d'assister à la prestation d'un très grand
nom de la musique, qui a dirigé les plus grands orchestres dans de nombreux pays.
Sylvie, blogmestre