Il y avait un très joli concert hier soir à la Philharmonie de Paris, où l'orchestre de Paris donnait le
Casse-noisette de Piotr Ilitch Tchaïkovski, sous la direction de Jonathan Darlington. Ce concert y est
redonné ce soir, mais je crois qu'il est complet... Hier soir déjà la grande salle de la Philharmonie était pleine.
J'avais une belle place au 3è rang, derrière les percussions, près des castagnettes, crécelles, tambourins,
métallophone, cymbales, tambour, gong, soufflet qui fait coucou, claquette... qui ponctuent ce ballet.
Un ballet sans danseurs, mais avec un choeur d'enfants, qui chantèrent la partie chorale de la Valse
des flocons de neige, dans le deuxième tableau du premier acte, puis s'assirent près de nous.
Le casse-noisette est un conte de Noël, qui présente des tableaux successifs : une famille allemande
décore un sapin de Noël, les invités arrivent, puis ce sont les enfants, on distribue les cadeaux. La jeune
Clara reçoit un casse-noisette peint en soldat. Les invités s'en vont, Clara rêve que le casse-noisette
gagne une bataille de soldats de plomb contre la reine des souris... Puis il se transforme en prince et
emmène la petite fille sur son traîneau, au milieu des sapins et des flocons de neige (c'est ici
qu'interviennent les enfants du choeur). Ils arrivent dans un palais enchanté, où une suite de danses sont
jouées, espagnole, arabe, chinoise, russe... En pendant à la Valse des flocons de neige du premier
acte, le second acte comprend une Valse des fleurs. Suit le thème cristallin de la Fée Dragée, joué
sur une célesta, qui est un instrument à touches venant frapper des lames métalliques.
Le prince Orgeat rejoint la Fée, et une valse finale conclut le ballet en apothéose sonore.
On notera par deux fois l'inclusion d'oeuvres populaires françaises dans les tableaux du ballet, la
première fois dans le premier tableau à l'arrivée des enfants, où retentit une danse provençale dont
l'air est très connu, mais pas le nom, et la deuxième fois, dans le tableau des mirlitons du second acte,
où nous entendons une adaptation de la chanson Cadet Rousselle (ah, ah, ah oui vraiment!)
Je constate que même les micro-instruments ont leur partition... la crécelle, les castagnettes, juste
en-dessous de moi, ont leur partition, c'est amusant. L'orchestre est remarquable de précision et
d'enjouement. Il faut dire que Jonathan Darlington le dirige avec souplesse et énergie, et un grand
sourire qui ne le quitte jamais. Il fait des mouvements très vifs, même après le concert, ce qui fait
que je n'ai pu le photographier sans flou. De la place où je suis, les musiciens sont de dos, et le chef
de face, mais les musiciens se retourneront pour saluer derrière eux aussi, ce qui donne ceci :
Les enfants du choeur de l'orchestre de Paris, à côté de nous, assis pendant
la deuxième partie du ballet, se lèvent aussi pour saluer.
Le concert est splendide, j'ai beaucoup aimé les danses. Nous réclamons un bis, que le chef nous
accorde avec le sourire, et rejoue la danse espagnole, pour le plus grand plaisir des spectateurs.
Nous nous dispersons dans la nuit après l'entonnoir des portes de la salle de concert, et je gagne le
métro. Le retour prendra un quart d'heure de moins que l'aller... j'ai encore le thème de la Fée Dragée
dans la tête, qui se bat cristallinement contre le Dies irae de Cherubini, occupant du moment...
Sylvie, blogmestre