Je n'avais jamais vu un opéra en plein air. Aussi avais-je pris soin de consulter le site de météo-France
pour choisir le soir au ciel le plus dégagé de la semaine, mercredi, avant de réserver ma place
pour une représentation de la Traviata, de Giuseppe Verdi, dans la cour de l'Hôtel des Invalides.
Vers 20h 30 hier soir, la foule se pressait devant l'entrée du bâtiment édifié par Louis XIV, dont la statue
orne la grande porte, sur les pavés d'époque, à peine moins meutriers, question torsion de pieds,
que ceux du Palais Royal déjà mentionnés dans un article antérieur. Dans la grande cour, à côté des canons
sagement rangés en ligne, une tribune était montée avec des sièges bleus type stade de foot, et en bas
un "carré VIP". Ensuite, la scène, l'orchestre dans une fosse de plain-pied à l'arrière de la scène,
un étage au-dessus de la scène, et dans le ciel la flèche dorée du dôme. Sur la façade derrière
la scène, la statue de Napoléon, grand modèle. Des appareils à diodes de sous-titrage
flanquaient la scène en hauteur de chaque côté.
Le conservateur du musée de l'armée nous fit un discours introductif, puis on nous pria d'éteindre
nos portables, de ne pas filmer ni photographier le spectacle. Nous avons donc photographié le décor.
Il faisait trop noir pour lire un programme, et un petit vent glacial s'était levé. On nous prévint que s'il pleuvait,
il fallait attendre la reprise du spectacle et ne pas s'en aller... mais il ne plut pas. Violetta était une soprano
dotée d'une fort jolie tessiture et de beaucoup de puissance (pas vraiment phtisique, donc), Alfredo ne me
causa pas trop d'émotion, mais son père avait une belle voix. Un jeune homme dénudé portant
un boa en plumes oranges m'intrigua, ainsi que quelques créatures masquées avec des antennes. En fait, lire
la traduction privait d'une partie du spectacle, je scrutai donc davantage la scène, et lus moins.
Ci-dessous, la bande-annonce de l'opéra sur YouTube:
Dans sa niche enluminée, Napoléon prenait des airs de statue du Commandeur...
Cependant la scène était éloignée de la tribune, les personnages étaient bien petits, plus que sur la
bande annonce. Je préfère habituellement regarder les opéras sur un écran, alors que
de mon avis, rien ne vaut le spectacle vivant pour les concerts. Je suis donc mal placée pour donner
un avis autorisé. Cet opéra m'a semblé être un spectacle vivant de qualité pour un prix abordable,
ce qui était son argument. J'ai regretté l'absence de pensionnaires des Invalides. Ne sont-ils pas invités lorsqu'il y a
spectacle dans leur Hôtel? (l'Hôtel des Invalides a été créé par Louis XIV pour accueillir les "soldats estropiés",
l'Institution nationale des Invalides est un hôpital comptant 90 lits; parmi ses pensionnaires en fauteuil, n'y avait il
aucun amateur d'opéra que l'on aurait pu sortir pour la soirée chaudement entouré d'une couverture?)
Lors des rappels à la fin, chacun a dégainé son portable, j'ai donc ressorti mon appareil photo,
et pris une photo des acteurs et chanteurs en plan large, suffisamment large pour ne pas être inquiétée!
L'opéra a été très applaudi, je ne suis pas restée jusqu'à la fin des rappels à cause du froid...
une pensée solidaire pour le jeune homme au boa et deux autres qui dansaient torse nu...!
Sylvie, blogmestre
Carissimo Giuseppe, aucune soprane phtisique ne chanterait une partition pareille...!