Je regrette de n'avoir pu annoncer le concert Requiem de Brahms du Choeur de Radio France
et de l'Orchestre national de France avec un peu d'avance, pour permettre aux lecteurs de ce blog
d'y assister. L'affichette le décrivait grandiose, et c'était bien le cas! J'y suis allée en me demandant
ce qui distinguait un Requiem de Brahms chanté par des professionnels d'un Requiem de Brahms
chanté par, disons, des amateurs éclairés (en toute modestie...) conscients de leur qualité
d'amateurs, mais qui ont bien travaillé l'oeuvre, avec application et enthousiasme.
D'abord, les pianissimos. D'emblée, dans le premier choeur, les pianissimos a capella
sont fabuleux, la salle retient son souffle. Dans le choeur final, qui est un faux miroir
du premier choeur, après la fureur apocalyptique du sixième choeur, on retrouve
les pianissimos fabuleux, les sopranes sont aériennes, et survolent l'orchestre.
Ensuite l'homogénéité et le fondu des voix, dont aucune ne dépasse le niveau général.
Et puis, excellente surprise, il y eut les ressemblances: la fugue du sixième choeur
plus rapide que le tempo de la partition (est-ce pour préserver les voix avant le septième
choeur?), la douceur du quatrième choeur après la fougue du troisième, et la tonitruante
évocation des enfers du sixième choeur après le dialogue des choristes et de la soliste
dans le cinquième choeur. Finalement, sur les volumes sonores moyens à forts,
les différences entre le choeur professionnel et le choeur amateur s'atténuent.
L'oeuvre est réellement envoûtante, on s'en rend vraiment compte
lorsqu'on l'entend de l'extérieur. Ce concert fut splendide, il y eut plusieurs rappels,
et le public manifesta une grande ferveur. J'en suis ressortie avec l'assurance
que notre propre concert, en octobre à Lisieux, serait lui aussi très applaudi.
C'est une très bonne nouvelle, n'est-ce pas?
Sylvie, blogmestre
PS: vous pourrez entendre le Choeur de Radio France et l'Orchestre
national de France le soir du 14 juillet, si vous êtes à Paris