A la fin du mois d'août, j'ai réservé une place de concert au grand auditorium de Radio France, pour
la première symphonie de Mahler, dite "Titan", dirigée par Mikko Franck et interprétée par l'Orchestre
symphonique de Radio France et la Maîtrise de Radio France, le 17 septembre, soit hier soir.
Je me faisais une joie de ce concert, mais un événement inattendu eut lieu qui m'en priva:
la veille, en rentrant chez moi, j'ai croisé un jeune pigeon ramier agressé par trois corneilles criardes,
il avait une aile ensanglantée et une patte qui semblait cassée. J'ai récupéré le petit oiseau, sous les cris
encore plus stridents des prédatrices (je suis sûre qu'elles m'ont insultée en langage corneille), transporté dans un sac
en papier jusque chez moi, mis à l'abri dans une boîte transparente, avec de l'air, de l'eau, du riz cuit.
Le soir, j'ai trouvé sur le site de la LPO qu'un oiseau sauvage blessé devait être impérativement
apporté dans un centre de soins vétérinaires, un refuge pour faune non domestique.
J'avais prénommé le petit pigeon, au jabot rouge foncé, Gustave (circonspect devant l'appareil photo).
Le lendemain, j'ai contacté le centre de l'école vétérinaire de Maisons-Alfort, pour nous annoncer,
le pigeon et moi. Ensuite, je me suis mal débrouillée. J'avais imprimé le billet de concert, mais il était resté chez moi,
car j'avais l'intention de changer de vêtements, et je n'ai pas pensé à faire le test CoVid (pour l'instant je ne peux
pas être vaccinée) avant de partir, pour avoir un passe sanitaire que j'aurais récupéré à mon retour.
Gustave voyagea dans une boîte en carton scotchée et percée de trous, et n'aima pas du tout le métro.
L'aller prit une heure, le retour une heure trois quarts... je revins à Arcueil après les horaires de testing pharmaceutique
val-de-marnais... Ce qui annula pour moi le concert, car si j'étais rentrée en une heure, j'aurais encore pu me changer,
récupérer le billet, et faire un test à Paris, dont j'aurais recouvré le résultat avant le concert, afin de pouvoir y entrer.
Bref, Gustave a gagné sur Gustav... il m'a laissé une petite plume en souvenir dans sa boîte
avant de partir. Je ne regrette pas de l'avoir privilégié, il avait un trou rouge au niveau du thorax, un sale coup de bec.
Mais j'aurais volontiers entendu la symphonie Titan quand même... Tous mes regrets à
l'Orchestre Philharmonique, à la Maîtrise, et à Mikko Franck. Es tut mir Leid, Gustav...
Sylvie, blogmestre écartelée