15 janvier 2016 5 15 /01 /janvier /2016 11:26

Hier soir, j'ai entendu les quatre premières sonates pour violon et piano de Beethoven au

Théâtre des Champs Elysées, interprétées par Julia Fischer et Igor Levit. C'était la première soirée

d'un cycle de trois, durant lesquelles sera jouée l'intégrale des sonates de Beethoven.

 

Billet au premier balcon, côté cour

Billet au premier balcon, côté cour

J'ai commencé le piano à 18 ans, sur un Steinway droit appartenant à une jeune voisine choriste de la Maîtrise de

Radio France, qui avait la gentillesse de me laisser travailler sur l'instrument. Puis mes parents ont déménagé...

interrompant brutalement l'idylle musicale avec l'extraordinaire piano. La sonate est une forme musicale que je connais peu,

n'ayant pas pratiqué suffisamment; les compositions orchestrales, plus populaires, me sont plus familières.

Le Théâtre des Champs Elysées, de la place R15

Le Théâtre des Champs Elysées, de la place R15

J'avais une place au deuxième rang du théâtre, nous pûmes nous avancer d'un rang, car la rangée devant nous

était vide. On voyait bien le piano, et les interprètes. Julia Fischer est une jeune violoniste allemande virtuose,

d'une trentaine d'années, qui a commencé le violon à l'âge de trois ans... Elle a joué toute la soirée

sans partitions, avec une grande maîtrise, et une grande fluidité. Très féminine, en robe verte et escarpins

argentés, son jeu au violon aurait cependant pu être celui d'un homme, tant il était déterminé. Igor Levit

est un jeune pianiste d'origine russe, établi en Allemagne depuis l'enfance. Les deux interprètes sont

habitués à jouer ensemble, on les sentait très complices. Selon le livret, les sonates de la fin du XVIIIè

siècle étaient des commandes de princes, destinées à être jouées dans des concerts privés.

Joseph Gelinek, pianiste de renom de l'époque, faisait de Beethoven, qui était l'élève de

Joseph Haydn, une description qui prête à rire aujourd'hui : « un concurrent redoutable, habité

par Satan ». Si Satan ne recrutait que des Beethoven, cette Terre serait un endroit ô combien paisible...

La fresque du haut de la salle, évoquant les fonctions de l'opéra

La fresque du haut de la salle, évoquant les fonctions de l'opéra

Les trois premières sonates, opus 12, ont été éditées en 1799. Le livret parle d'une fluidité mozartienne,

je les ai personnellement trouvées de plus en plus détachées des références antérieures, de plus

en plus beethoveniennes. Le jeu de cache-cache entre violon et piano s'accentue, la virtuosité se donne

à voir pour les deux instruments. Pendant que ses sonates connaissaient le succès, et qu'il devenait

un compositeur bien payé, Beethoven se battait avec les journalistes des gazettes musicales,

qui ne le « comprenaient pas », et profèraient des « criailleries humiliantes » à son encontre.

La quatrième sonate sera un peu mieux commentée à Bonn, faisant la part belle au dialogue entre le piano et le violon.

Ici, au XXIè siècle, de nombreux applaudissements ont salué l'ensemble des quatre sonates,

tant pour l'écriture et l'auteur, que pour la performance impeccable des deux jeunes musiciens.

 

Julia Fischer et Igor Levit

Julia Fischer et Igor Levit

Si vous aimez les sonates, Julia Fischer et Igor Levit jouent ce soir les sonates 5 à 8, et demain soir,

les sonates 9 et 10 pour violon et piano de Beethoven, toujours au Théâtre des Champs Elysées.

Il y a des places à des prix tout à fait abordables.

 

Sylvie, blogmestre

 

PS: je signale qu'il m'est certains jours très difficile voire impossible de réserver une place de concert sur certains sites,

et que celui de la Philharmonie de Paris en particulier se comporte différemment selon le système d'exploitation

de l'ordinateur utilisé (j'ai pu réserver avec un vieux Linux une place qui n'existait pas sur un récent Windows,

bizarre, non?) Quand on arrive dans la salle on se rend compte que, finalement, il reste des places... Ceci n'altère en rien

ma sympathie pour la Philharmonie, qui n'est pas responsable du comportement erratique de ma connexion internet

(que je n'impute pas non plus à mon fournisseur d'accès, mais plutôt à des cyberparasites)

 

Vade retro, parasites!

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commentaires

T
J'aime. blog à part : <br /> Le corps est abandonné. Alors quand on retrouve des sons très graves, très rauques, très rugueux, l’effet est saisissant.<br /> http://planetdsaintje.unblog.fr/2019/05/13/beance/<br /> <br /> C’est plus organique qu’un cri, c’est comme si l’homme et la femme étaient réunis, s’exprimaient ensemble à partir d’une certitude commune, d’une volonté commune.  La pression monte. Cela pulse comme un volcan qui va entrer en éruption. Ils sont soudés, déchaînés, débridés, acharnés. <br /> http://planetdsaintje.unblog.fr/2019/06/14/metamorphoses/<br /> <br /> Au fond, tous les mouvements, les mouvements de tout ce qui existe, se rejoignent ou se ressemblent. Le mouvement de ce concerto de Mozart et les mouvements de la vie citadine ou des manifestations contre un ordre établi . <br /> http://planetdsaintje.unblog.fr/2019/12/05/flux-et-reflux/
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L
Ca devait être une très belle représentation !
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B
Bonjour LMC, la plupart des représentations relatées ici sont superbes, j'ai beaucoup de chance! :-)<br /> Merci pour votre commentaire!

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