Hier soir, j'ai entendu les quatre premières sonates pour violon et piano de Beethoven au
Théâtre des Champs Elysées, interprétées par Julia Fischer et Igor Levit. C'était la première soirée
d'un cycle de trois, durant lesquelles sera jouée l'intégrale des sonates de Beethoven.
J'ai commencé le piano à 18 ans, sur un Steinway droit appartenant à une jeune voisine choriste de la Maîtrise de
Radio France, qui avait la gentillesse de me laisser travailler sur l'instrument. Puis mes parents ont déménagé...
interrompant brutalement l'idylle musicale avec l'extraordinaire piano. La sonate est une forme musicale que je connais peu,
n'ayant pas pratiqué suffisamment; les compositions orchestrales, plus populaires, me sont plus familières.
J'avais une place au deuxième rang du théâtre, nous pûmes nous avancer d'un rang, car la rangée devant nous
était vide. On voyait bien le piano, et les interprètes. Julia Fischer est une jeune violoniste allemande virtuose,
d'une trentaine d'années, qui a commencé le violon à l'âge de trois ans... Elle a joué toute la soirée
sans partitions, avec une grande maîtrise, et une grande fluidité. Très féminine, en robe verte et escarpins
argentés, son jeu au violon aurait cependant pu être celui d'un homme, tant il était déterminé. Igor Levit
est un jeune pianiste d'origine russe, établi en Allemagne depuis l'enfance. Les deux interprètes sont
habitués à jouer ensemble, on les sentait très complices. Selon le livret, les sonates de la fin du XVIIIè
siècle étaient des commandes de princes, destinées à être jouées dans des concerts privés.
Joseph Gelinek, pianiste de renom de l'époque, faisait de Beethoven, qui était l'élève de
Joseph Haydn, une description qui prête à rire aujourd'hui : « un concurrent redoutable, habité
par Satan ». Si Satan ne recrutait que des Beethoven, cette Terre serait un endroit ô combien paisible...
Si vous aimez les sonates, Julia Fischer et Igor Levit jouent ce soir les sonates 5 à 8, et demain soir,
les sonates 9 et 10 pour violon et piano de Beethoven, toujours au Théâtre des Champs Elysées.
Il y a des places à des prix tout à fait abordables.
Sylvie, blogmestre
PS: je signale qu'il m'est certains jours très difficile voire impossible de réserver une place de concert sur certains sites,
et que celui de la Philharmonie de Paris en particulier se comporte différemment selon le système d'exploitation
de l'ordinateur utilisé (j'ai pu réserver avec un vieux Linux qui n'existait pas sur un récent Windows,
bizarre, non?) Quand on arrive dans la salle on se rend compte que, finalement, il reste des places... Ceci n'altère en rien
ma sympathie pour la Philharmonie, qui n'est pas responsable du comportement erratique de ma connexion internet
(que je n'impute pas non plus à mon fournisseur d'accès, mais plutôt à des cyberparasites)
Vade retro, parasites!